Un nouveau souffle ?
La France a donc un nouveau ministre de l'écologie. Philippe Martin succède à Delphine Batho. Pour lui, l'enjeu écologique est "une exigence absolue". Les organisations en profitent donc pour montrer leurs muscles et se mobiliser.
C'est ainsi que France Energie Eolienne donne de la voix, elle préfère opter pour la mer plutôt que la terre. Il faut dire que l'éolien terrestre reste un sujet très sensible. Les recours alourdissent les dossiers. Autant prendre le large. L'association dévoile un rapport argumenté "pour une contribution significative de l’éolien en mer à la transition énergétique de la France."
Elle part d'un constat: la situation géographique avantageuse de la France avec ces 3 façades maritimes. Autre atout: un tissu industriel de sous-traitants dans l'industrie terrestre qui pourrait donc trouver leur place dans l'éolien off-shore. 10 mesures sont mises en avant. Une obligation: un cadre réglementaire adapté. "Les procédures d’appels d’offres et d’instruction doivent être simplifiées et les délais réduits". Le discours ne change pas année après année et gouvernement après gouvernement.
Le nerf de la guerre reste l'argent. On le sait, les coûts sont lourds. Pour réussir il faudra du volume. Son objectif: 15 GW d’éolien en mer posé à l’horizon 2030. Et un petit nouveau qui pointe son nez: l'éolien flottant et un autre objectif: 6GW. Les professionnels de l'éolien ont identifié un gisement potentiel de 80.000 MW au large des côtes françaises. On en est encore loin. Et même très,très loin. Le Royaume-Uni a un plan très ambitieux. La France n'a, elle pas planifié le déploiement de l'éolien en mer au-delà des deux appels d'offres qui viennent d'être lancés.
Ne pas être la 5ème roue du carrosse
Quel sera notre force? Là encore l'innovation. Une étude de PWC le prouve. Parmi les pistes avancées, des éoliennes offshore dépourvues de multiplicateur ou de boîte de vitesse. C'est la fabrication d’éléments à plus forte valeur ajoutée qui fera la différence. Les entreprises prouvent en tous cas une nouvelle fois qu'elles sont prêtes, contre vents et marées.
Pendant ce temps-là, Delphine Batho accuse le gouvernement d'avoir cédé à "certaines forces économiques", liées notamment au gaz de schiste et au nucléaire, qui "voulaient sa tête". Dans les faits, on ne peut pas dire que les énergies renouvelables étaient devenus une priorité. Le nouveau ministre saura-t-il résister et même plus ? Benoit Hartmann porte-parole de France Nature Environnement va plus loin «Sa plus grande qualité serait d’être Premier ministre pour traiter l’écologie en amont et ne plus être la cinquième roue du carrosse». Belle ambition !