« La transformation digitale implique une réorganisation profonde de l’entreprise »
Les entreprises ne peuvent plus échapper à la digitalisation de leurs activités. La question n’est plus de savoir pourquoi y aller, mais comment la mener avec succès. À la pointe de cette transformation, PME et ETI montrent l’exemple, comme en témoigne une étude KPMG réalisée avec OpinionWay sur la transformation digitale (publiée prochainement).
Mais à quoi peut bien servir la transformation digitale de l’entreprise ? Longtemps, les dirigeants se sont posés la question. Ce n’est plus le cas. Car la réponse est acceptée : elle est, avec l’innovation produit, un levier majeur de croissance. Selon l’étude KPMG réalisée en janvier 2018 auprès de 201 dirigeants de PME et ETI de 250 à 5 000 salariés, cette transformation est leur deuxième grande préoccupation. Quels que soient le business model ou l’activité de l’entreprise.
Des effets très concrets
La transformation digitale consiste en l’usage par l’entreprise de technologies, afin d’améliorer significativement la relation avec ses clients, développer l’excellence opérationnelle ou de nouveaux modèles. Services digitaux mobiles à valeur ajoutée et e-commerce, exploitation de données et identification de sources de productivité potentielle, etc. les applications sont multiples. Ainsi, la digitalisation des processus au sein de l’entreprise (saisie de factures par exemple) permet d’affecter les personnes sur des activités à plus forte valeur ajoutée. En BtoB, l’entreprise échangera non seulement avec ses clients traditionnels, mais aussi avec le consommateur final sur les produits et leur pertinence. Avec l’industrie 4.0, la digitalisation touche au domaine de la supply chain ou à la robotisation pour créer l’usine de demain et générer plus d’excellence.
Peut-on échapper à la transformation digitale ?
"Non et l’étude le montre, affirme Benoît Favre-Nicolin (Associé, Management Consulting, KPMG). Les entreprises qui ne l’ont pas adoptée y sont poussées par leurs clients, voire leurs propres collaborateurs. Le statu quo n’est plus possible, il fait reculer l’entreprise." Pour Guillaume Cauchoix (Associé, Corporate Finance, KPMG), "elle est une réponse aux nouveaux usages des clients, une relation enrichie, mais aussi une autre manière de produire, de délivrer des services. Il en va de la survie de l’entreprise, de l’attractivité pour recruter des talents, du maintien de la rentabilité." Reste à bien mener la barque.
Le chef d’orchestre
L’important est de définir comment l’entreprise mettra en œuvre sa transformation. "La décision doit émaner du leadership, c’est le ‘tone of the top’. Puis il s’agit de réfléchir aux priorités, de hiérarchiser, parce qu’on ne peut pas tout faire en même temps", prévient Guillaume Cauchoix. La direction définit la feuille de route digitale, mais la mise en musique incombe à un chef d’orchestre, ‘Chief digital officer’ ou ‘chief transformation officer’. Dans ce concert, le middle management est en première ligne, dans le feu croisé de la gestion du quotidien et de la préparation à l’avenir. Il s’agit de l’accompagner et le soutenir dans ces tâches.
Repenser le travail et mobiliser
"L’étude montre que l’évolution des modes de fonctionnement de l’entreprise est une clé de la réussite, explique Benoît Favre-Nicolin. Elle doit repenser sa façon de travailler, faire appel à de nouvelles compétences." Inéluctable, la transformation doit être organisée, car elle est transverse aux fonctions. "La difficulté réside dans la mobilisation des parties prenantes qui doivent intégrer des compétences qu’elles n’ont pas. La transformation digitale ne demande pas un renouvellement des équipes, mais d’œuvrer différemment de manière plus transversale et encore plus collaborative."
La valeur n’attend pas
Autre défi, la rapidité de mise en œuvre. "Plus l’initiative est lancée tôt, mieux chacun se l’approprie, dit Guillaume Cauchoix. Définir les raisons de la démarche et les bénéfices attendus, mettre en perspective pour rassurer, former les équipes aussi : la digitalisation doit être perçue comme un projet positif pour tous. Elle soutient une ambition de croissance." Mais l’entreprise doit aller vite pour fournir l’usage ou le service attendu, ajoute Benoît Favre-Nicolin : "On engage cette transformation avec le but de produire des résultats visibles par les clients et les collaborateurs".
L’open innovation, source d’inspiration
L’étude montre que pour réussir leur transformation, PME et ETI doivent s’ouvrir à des compétences externes. La digitalisation s’en nourrit. À cet égard, l’open innovation contribue aux échanges avec des chercheurs, des start-up, des spécialistes auxquels l’entreprise n’avait pas accès jusque là. C’est tout l’intérêt de la plateforme Hello Open World (HOW) développée par KPMG : apporter aux PME, ETI et grands groupes des compétences dont ils ont besoin pour réussir leur transformation.Lire aussi… « La digitalisation redistribue toutes les cartes de l’entreprise »