Les banques américaines en grande forme

A l’image de la dernière à publier, Goldman Sachs, les grandes banques américaines affichent une forme olympique
C’est le cocktail gagnant qui fait s’envoler les résultats : croissance du pays, remontée des taux d’intérêts, réforme fiscale, avec une petite dose de déréglementation : les grandes banques américaines affichent toutes des résultats au dessus des attentes des marchés et voient leur bénéfices progresser de quasiment 20% en moyenne.
Goldman Sachs et Morgan Stanley ont publié des résultats en progression de 20,5% et 19% (bénéfice net), 2,45 milliards de dollars pour Goldman Sachs, 2,11 milliards de dollars pour Morgan Stanley. Pour Goldman Sachs, ces résultats étaient particuliers puisqu’ils sont les derniers de l’ère Blankfein. Le nouveau patron de la banque, David Solomon, veut donner la priorité à la banque de financement au détriment de l’ensemble des activités de marché. Mutation déjà largement entamée, puisque ces activités enregistrent une hausse de 10%. Les banquiers d’affaires sont d’ailleurs installés aux postes-clé maintenant, N°2 et N°3 de la banque. L’autre grande mutation de Goldman Sachs reste la mise en place d’une plateforme de prêts en ligne destinée au grand public.
Morgan Stanley de son côté reste bien en pointe sur les marchés, ses résultats sont largement assurés par la performance dans le trading. Un peu à l’écart du fait des scandales qui la secoue depuis deux ans, la californienne Wells Fargo doit avant tout réduire ses coûts en raison du plafonnement de la taille de son bilan imposé par la réserve fédérale, et la progression de 32% de son bénéfice net apparaît comme artificielle
Nuages à l'horizon
Du côté des grandes banques de dépots: 4,62 milliards de bénéfices pour Citigroup, 8,38 milliards pour JP Morgan, la première banque américaine, qui enregistre une envolée de 24,5% de ses profits sur la période juillet-septembre. Toutefois, son patron Jamie Dimon prévenait que les incertitudes politiques croissantes pouvaient peser sur l’activité économique. La concurrence aussi, en l’occurrence elle a touché de plein fouet Bank Of America, la seule à être sanctionnée en bourse malgré un résultat net en hausse de 35%, le « meilleur résultat trimestriel de son histoire ». C’est que BOFA fait moins bien que ses concurrents dans la progression de son portefeuille de prêts : une petite augmentation de 0,3%, quand JP Morgan enregistre +6% et Citi +4 . Or c’est bien là-dessus que vont se jouer les prochains mois du fait d’un ralentissement attendu de la demande de crédit avec la remontée progressive des taux. Les analystes en voient les premiers effets sur les prêts immobiliers qui ont reculé de 16% chez JP Morgan, la banque met d'ailleurs de côté 948 millions$ pour faire face à un éventuel retournement de marché.
Les choix économiques de Donald Trump sont des choix à haut risque. Les banques savent qu’elles ne doivent plus perdre de temps pour en profiter