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Emploi

Pour cette militante féministe, ces 3 mesures permettraient d'atteindre l'égalité salariale "dans dix ans"

Rebecca Amsellem, fondatrice des Glorieuses, interviewée sur BFMTV le 3 novembre 2017.

Rebecca Amsellem, fondatrice des Glorieuses, interviewée sur BFMTV le 3 novembre 2017. - Capture BFMTV

La créatrice de la newsletter féministe Les Glorieuses propose trois mesures pour résorber l'écart salarial entre les femmes et les hommes.

En 2016, le Forum économique mondial estimait que l’égalité salariale entre les femmes et les hommes serait effective dans 170 ans. Dans son dernier rapport, l’ONG table plutôt sur 217 ans. Un écart de rémunération qui se traduit notamment en France, où depuis 11h44 ce vendredi et ce jusqu’à la fin de l’année, les femmes travaillent "bénévolement".

Selon les dernières données Eurostat, les femmes sont payées 15,8% de moins que les hommes. Un écart salarial qui s’est creusé depuis 2010, où elles étaient payées 15,1% de moins que leurs collègues masculins.

"Ces inégalités se sont creusées parce qu’il n’y a pas eu de politiques publiques, de mesures suffisamment efficientes pour les endiguer", estime sur BFMTV Rebecca Amsellem, fondatrice de la newsletter féministe Les Glorieuses.

Un trio de mesures inspirées des pays nordiques

"Il existe une seule loi qui a été votée, il y a très longtemps, et on a du mal à la faire appliquer. Il faut aller plus loin", exige-t-elle. Avec son collectif, elle indique avoir pris modèle sur "des pays où il y (a) une égalité salariale réelle, comme la Norvège, la Suède ou encore l’Islande".

"On a remarqué qu’il y avait un trio de mesures, de politiques publiques qui permettait d’arriver à une égalité salariale, non pas dans 217 ans comme le World economic forum l’a suggéré hier, mais dans dix ans", note Rebecca Amsellem.

La première mesure serait "une obligation de transparence de la publication des salaires par les entreprises", "pour créer une vraie culture de la transparence en matière de salaires", suggère la militante.

Une inégalité qui se creuse avec le premier enfant

"Dans un second temps, il faut qu’il y ait un congé parental équivalent pour les deux parents", poursuit la fondatrice des Glorieuses. "On se rend compte que si en début de carrière, l’égalité est à peu près présente entre les femmes et les hommes, elle a tendance à se creuser considérablement au moment du premier enfant."

Une mesure qui fait écho à l’appel, lancé mardi, de quarante personnalités masculines françaises demandant une réforme du congé paternité pour "une vraie rencontre entre le nourrisson et le père". Le texte suggère par exemple que les 11 jours actuels deviennent "obligatoires et non optionnels".

Rebecca Amsellem suggère enfin, comme en Islande, un "certificat d’égalité délivré par l’administration publique". Ce document prouverait que les entreprises "respectent l’égalité salariale au sein de leur structure".

"On s’est rendu compte (...) qu’il y a un peu un ras le bol général de la part des femmes sur le fait qu’on vit dans une société où même si on est en 2017, même si on est en France, on n’a pas les mêmes droits, on n’a pas les mêmes privilèges que les hommes", dénonce-t-elle.

"Ce mouvement pour l’égalité salariale fait partie d’une revendication beaucoup plus large portée par les organisations féministes pour faire valoir ces droits", conclut Rebecca Amsellem.

Liv Audigane