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Taxe numérique: un accord en vue avec Berlin?

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- - Lionel BONAVENTURE / AFP

Le ministre français de l'Economie se montre optimiste sur la question controversée d'une taxe européenne sur les géants du numérique. Bruno Le Maire s'attend à un accord dans les prochaines semaines avec Berlin.

"Nous avons réalisé des progrès réels aujourd'hui". Ce sont les mots du ministre français de l'économie après sa rencontre avec son homologue allemand hier à Berlin. Bruno Le Maire dit s'attendre à un compromis dans les prochaines semaines.

La bataille n'est pas encore gagnée. L'Allemagne soufflant le chaud et le froid depuis des semaines sur la proposition présentée en mars par la Commission Européenne. Elle prévoit la mise en place rapide d'une taxe de 3% auprès des géants du numérique sur les revenus tirés de certaines activités, notamment la publicité et la revente des données personnelles.

Une proposition farouchement défendue par la France, mais contestée par plusieurs pays: L'Irlande, où plusieurs géants du numérique ont installé leur tête de pont européenne. La Suède, le Danemark et la Finlande qui estiment que ce projet pourrait nuire à l'économie européenne et compliquer la coopération internationale en matière de fiscalité. Et l'Allemagne qui redoute des mesures de rétorsion des Etats-Unis, où sont basés les GAFA directement visés par le projet d'impôt. Berlin préférerait attendre qu'un accord du même type soit trouvé au niveau international dans le cadre de l'OCDE, avec Washington donc.

Selon une source européenne, la formule de compromis discutée entre les ministres des Finances français et allemand ce vendredi vise à ce qu'une décision de principe sur la taxation soit prise à la fin de cette année. Mais sa mise en place pourrait être repoussée «de 12 ou 24 mois». Toujours selon cette source, un tel délai ne serait «pas un problème» pour Paris. Une marge de négociation sur la date pourrait donc permettre aux deux parties de trouver un accord.

Le ministre français de l'économie avait plaidé mardi au Parlement Européen en faveur d'une "décision claire, nette, forte" de l'Union Européenne sur la mise en place de cette taxe. Une taxe qualifiée cette semaine de «discriminatoire» par les autorités américaines qui demandent à l'Union Européenne d'abandonner cette proposition.

Sandrine Serais