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En période de confinement, les Français sont-ils plus enclins à épargner?

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90faa/5bde4f22f15340411eb580d3366 - Pixabay

Parce que les Français sont confinés, leur consommation diminue et leur capacité d'épargne repart à la hausse.

Le confinement chamboule la vie des Français. Au-delà de la crise sanitaire, les ménages tricolores doivent, pour plus de 2 millions de salariés, aujourd'hui composer avec un chômage partiel qui vient empiéter sur leurs revenus.

De fait, les salariés qui perçoivent plus que le smic et qui se retrouvent dans cette situation touchent 84% de leur salaire net, sauf si leur employeur décide de compenser leur perte de revenus. Ce que l'Etat récompense, d'ailleurs, puisqu'il a choisi d'exonérer de charges sociales les entreprises qui feront le choix de compléter leur salaire.

Au sortir de la pandémie, l'Etat en sortira surendetté. D'une part, pour s'être substitué aux sources de revenus habituelles des salariés. D'autre part, pour avoir mis en place un vaste plan de soutien économique destiné aux entreprises.

Du côté de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), on table sur une perte du pouvoir d'achat des Français de l'ordre de 1% durant la période de confinement. Sur le papier, les particuliers, les entreprises et l'Etat vont donc tous subir les répercussions financières de la pandémie.

Quand confinement rime avec placement

Sauf que les Français consomment moins… En cette période de confinement, la consommation des ménages plonge selon l'Insee. Elle serait actuellement 35% moins élevée qu'en temps normal. D'après l'OFCE, cette "chute de la consommation effective" pourrait atteindre 18%.

Et parce qu'ils consomment moins, les Français auraient désormais davantage tendance à épargner. C'est en tous cas ce que les plateformes de trading en ligne observent. Ces derniers jours, elles ont pu noter une recrudescence d'ouvertures de comptes pour investir en Bourse. Une tendance qui reste toutefois marginale. Les Français se révèlent, de fait, peu enclins à prendre des risques et les placements de bon père de famille, malgré leurs baisses de rendements, continuent haut la main de remporter leur faveur.

En février dernier, l'encours du Livret A - dont la rémunération a pourtant été rabotée pour passer de 0,75% à 0,5% - franchissait un nouveau record à près de 304 milliards d’euros. Côté assurance vie, la collecte brute continue, elle aussi, d'afficher une insolente santé. En 2019, celle-ci a franchi un record qui n'avait plus été observé depuis 20 ans à 144,6 milliards d'euros, selon la Fédération française de l'assurance (FFA).

Réarbitrage en faveur des entreprises?

L'idéal serait, tel que le souhaite le gouvernement, que ce surplus d'épargne soit, après la crise, réorienté pour être investi dans l'économie réelle (à savoir les entreprises). Lesquelles, si elles peuvent bénéficier de prêts garantis et solliciter le recours au chômage partiel, disposeront, certes, d'échéances repoussées pour s'acquitter de leurs loyers, mais devront, à terme, trouver un moyen de rembourser leurs dettes et de renflouer leur trésorerie. 

Julie Cohen-Heurton