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Encadrement des loyers: après Paris, Lille y passe

Martine Aubry avait insisté pour que les loyers soient encadrés à Lille.

Martine Aubry avait insisté pour que les loyers soient encadrés à Lille. - Philippe Huguen - AFP

Les loyers de Lille pourraient être encadrés début 2016. La collecte d'informations pour déterminer le loyer médian doit débuter le 18 mai.

"L'encadrement des loyers dans ma ville, c'est une nécessité absolue", avait affirmé Martine Aubry. Les loyers de Lille pourraient donc être encadrés dès le début 2016, d'après l'Agence départementale pour l'information sur le logement du Nord (Adil), chargée via un décret publié dans le Journal officiel samedi 28 mars, de déterminer le loyer lillois médian en vue d'un décret préfectoral.

Lille serait ainsi la deuxième ville française, après Paris dès cet été, à faire l'objet d'un encadrement des loyers, découlant de la loi Alur (Accès au logement et un urbanisme rénové) du 24 mars 2014.

Le Premier ministre Manuel Valls avait initialement indiqué, fin juillet 2014, que l'encadrement des loyers, une mesure phare de la loi Alur, serait limité à Paris, "à titre expérimental" et non étendue aux 27 autres villes prévues, dont Lille. Mais la maire de Lille, Martine Aubry (PS), avait dès le lendemain réclamé dans un communiqué que Lille et d'autres communes puissent, sur une base volontaire, bénéficier aussi de l'encadrement des loyers.

Encadrement selon quatre tranches

Dans le détail, le décret préfectoral fixera l'encadrement à partir d'un loyer médian déterminé par l'Adil, après une collecte d'information par une dizaine d'enquêteurs auprès de 2.000 propriétaires et la mise à disposition des baux, obligatoire, par 8.000 professionnels de l'immobilier. Cette collecte doit débuter le 18 mai et prendre fin début juillet, selon Francis Chassard, directeur de l'Adil.

L'encadrement sera différencié selon quatre tranches - ne correspondant pas nécessairement à des secteurs géographiques contigus. "Entre la rue Gambetta près de la place de la République, et la rue Gambetta vers Cormontaigne, il y a de sacrées différences de loyers", explique Francis Chassard.

Selon lui, "les professionnels de l'immobilier n'ont rien à craindre, eux ils sont dans le marché, ils préfèrent louer au juste prix. Tandis que les marchands de sommeil, des particuliers qui profitent, sont à l'affut de gens en difficulté".

Une majorité de Français attendent l'encadrement des loyers, selon un sondage Ipsos réalisé à l'automne pour la Fondation Abbé Pierre: 56% d'entre eux déclaraient alors vouloir le voir étendu à un maximum de grandes villes.

D. L. avec AFP