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Est-il toujours avantageux de changer de fournisseur d’énergie?

Les nouveaux fournisseurs d'énergie bouleversent nos habitudes de consommation.

Les nouveaux fournisseurs d'énergie bouleversent nos habitudes de consommation. - Leeroy

Depuis 2007, le marché français de l’énergie s’est ouvert à la concurrence. Les nouveaux fournisseurs se sont multipliés: Direct Energie, Lampiris, Eni… Mais les consommateurs sont-ils toujours gagnants? Éléments de réponse.

S’éclairer et se chauffer sans être client chez EDF et Engie ? Impensable il y a encore quelques années, cette solution est aujourd’hui plébiscitée par un nombre croissant de Français. Plus de 3 millions de consommateurs ont décidé de franchir le pas depuis 2007 et de quitter les opérateurs historiques pour rejoindre les fournisseurs alternatifs grâce à la libéralisation du marché de l’électricité et du gaz.

Plus petits, les nouveaux opérateurs, Direct Energie, Lampiris et Eni pour les plus connus, offrent des prix plus attractifs aux consommateurs, comme le souligne le comparateur de prix du Médiateur national de l'énergie. ''Les fournisseurs alternatifs ont des tarifs plus bas dans un marché détenu par des acteurs historiques qui ont encore de gros coûts fixes'', confirme Daniel Foundoulis, président de ConsoFrance.

Des prix compétitifs

Les nouveaux entrants sur le marché ont joué à fond la carte de l’agressivité commerciale. "Changer d’opérateur permet de se rendre compte de ce que l’on consomme et de ce que l’énergie coûte", explique Armelle Balenceu, Directrice Opérations clients chez Direct Energie, leader des opérateurs alternatifs et numéro trois du marché français avec 1,5 millions de clients particuliers.

L’arrivée des fournisseurs alternatifs a accentué la concurrence sur le prix du kilowatt-heure. Chez Direct Energie ou Lampiris, ils coûtent moins de 15 centimes, contre plus de 15,5 centimes chez EDF et Engie, comme l’indique le site Jechange.fr. Quelques centimes qui représentent une économie de 5% à 12% sur l'année, soit plusieurs dizaines d'euros.

L’affichage et la meilleure lisibilité ont contraint les opérateurs historiques à revoir leur grille de tarification pour s’aligner sur la concurrence. Le Français Direct Energie ou le Belge Lampiris ont favorisé la prise de conscience des consommateurs, selon Daniel Foundoulis, président de ConsoFrance. "La possibilité de changer d’opérateur a permis aux gens de se rendre compte de ce qu’ils payent."

Tout se fait en ligne

Oublié le passage du petit homme bleu siglé EDF pour faire le relevé du compteur. Avec les opérateurs alternatifs, le service est exclusivement géré à distance grâce à internet. Le relevé se fait par l’usager lui-même. "Lampiris est une société digitale. Nous utilisons les nouvelles technologies dans tous les domaines, que ce soit la vente, le marketing ou la relation client", confie Tom Van de Cruys, PDG du fournisseur belge.

Cette petite révolution, outre l’avantage qu’elle a eu sur les prix, a transformé la relation avec le client et poussé les opérateurs historiques à se rapprocher des leurs. "Les opérateurs alternatifs sont des sociétés habiles, plus petites et plus proches de leurs clients", explique Armelle Balenceu, Directrice Opérations clients chez Direct Energie.

Une indépendance partielle

Seul point faible des opérateurs alternatifs : Ils se fournissent auprès des acteurs historiques de l’énergie. Certaines sociétés comme Direct Energie produisent une partie de leur énergie, mais la majorité est fournie par EDF et son parc de centrales nucléaires.

Les opérateurs alternatifs n’ont pas la main sur toute la chaîne de production de l’énergie. "Ils sont encore dépendants des acteurs historiques qui les fournissent, souligne un consultant dans le secteur de l’énergie. Cette situation les rend vulnérables car le jour où EDF et Engie auront adopté leur méthode, ils seront gravement menacés". Pour le plus grand bonheur des consommateurs.

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