BFM Patrimoine
Immobilier

Immobilier, vers une disparition du prêt à taux fixe?

Aujourd'hui, 9 Français sur 10 préfèrent un taux fixe.

Aujourd'hui, 9 Français sur 10 préfèrent un taux fixe. - Jacques Demarthon - AFP

Une institution internationale voudrait que les banques françaises ne proposent plus que des prêts à taux variables. Une aberration qui pourrait bloquer le marché, se défendent-elles.

Les taux fixes pourraient disparaître en France. C'est en tout cas le souhait du Comité de Bâle, qui devrait faire une recommandation en ce sens début 2015. Et cela inquiète particulièrement les banques françaises, affirme RTL ce 22 octobre.

Le Comité de Bâle est une institution internationale fondée en 1974 afin de réguler la finance mondiale. Les documents qu’il publie ne sont pas contraignants juridiquement, mais constituent un engagement moral de ses membres. Surtout, les plus importants sont repris dans les directives bancaires de l’Union européenne. De quoi inquiéter les banques françaises. 

Elles auraient donc envoyé un courrier au Comité de Bâle, assure RTL, afin de lui demander de ne pas faire cette recommandation. Elles estiment, en effet, que cela déstabiliserait le marché immobilier, alors qu'il repart de l'avant grâce à des taux historiquement bas.

Aujourd'hui, 9 Français sur 10 choisissent un taux fixe. Ils ont toujours en mémoire la violente crise des subprimes aux Etats-Unis, dûe notamment à des taux semi-variables.

Faire peser le risque sur les emprunteurs

Selon les chiffres de l'Observatoire Crédit Logement publiés début octobre, la part des prêts à taux variable a continué à baisser à 2,6% en septembre, contre 6,4% en 2013. Outre la méfiance des Français pour ce type de crédits, la baisse continue des taux fixes depuis janvier, diminue nettement leur intérêt pour les emprunteurs.

Mais pourquoi le Comité de Bâle veut-il alors imposer les taux variables? Tout d'abord parce qu'il n'existe que très peu de pays où le système est par taux fixe. Le Comité veut donc une harmonisation. De plus, en cas de remontée des taux, ce sont les banques qui payent la différence, si les crédits sont à taux fixes. En cas de taux variables, ce sont les emprunteurs qui payent la différence. Cette institution préfère donc faire peser cette contrainte sur les particuliers.

Qu'est-ce qu'un taux variable?

Dans le cadre d'un taux variable, le taux d'intérêt est révisé tous les ans, souvent à la date anniversaire du prêt. Cette révision se fait en fonction de l'indice de référence, souvent l'Euribor, qui correspond au prix auquel les banques se prêtent de l'argent à court terme sur le marché monétaire.

Les banques appliquent cet indice de référence et elles y ajoutent une marge de 1 à 3%, fonction de la situation personnelle de l'emprunteur, explique le courtier Empruntis.

"Le principal inconvénient du prêt à taux révisable est son risque. Vous êtes en effet exposé à une hausse des taux et à un renchérissement de votre crédit, ce qui peut se révéler dramatique si votre trésorerie est insuffisante pour assumer l'augmentation de vos mensualités", précise le courtier.

D. L.