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Investir dans des vaches ou des zébus

Il est possible d'acheter des vaches laitières et de les confier à une société.

Il est possible d'acheter des vaches laitières et de les confier à une société. - -

GERER SON PATRIMOINE - Le Salon de l'agriculture se tient du 22 février au 2 mars à Paris. C'est le moment de réfléchir à des placements "verts". BFM Business vous donne quelques idées.

Le phénomène n'est pas nouveau, les Français veulent consommer de manière plus responsable. Que ce soit en termes de coûts, de qualité ou même de pollution. D'ailleurs, certains ont déjà franchi le pas et possèdent leurs propres poules sur leur balcon ou tondent leur pelouse avec un mouton. D'autres iront glaner quelques idées dans les allées du Salon de l'agriculture, qui se tient du 22 février au 2 mars, à Paris.

Néanmoins, pour les citadins qui ne peuvent pas élever leur vache ou ceux qui ne veulent pas changer leurs habitudes, il existe certains placements "verts" qui peuvent s'avérer intéressants.

BFM Business vous fait quelques suggestions.

> Les terres agricoles

Les Français, frileux, préfèrent des investissements physiques. Si les forêts sont un placement maintenant très connu, les terres agricoles restent plus secrètes. Pourtant, l'investissement est intéressant.

Les prix sont en progression de 80%, soit 3% à 4% par an, depuis 1997 pour les terres libres. Les terres louées sont, elles, passées de 2.250 euros en 1997 à 4.060 en 2012. Attention tout de même, les prix varient beaucoup entre les régions et les risques d'intempéries. Pour acheter ou vendre des terres, il suffit de passer par la Safer. Les Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural sont le passage obligatoire pour tout projet en milieu rural.

Fiscalement, ce placement dépend du statut d'exploitant. Si le particulier loue son bien à un exploitant, les revenus fonciers de la location des terres sont taxés. En revanche, l’impôt sur les revenus agricoles est payé par l’exploitant. Les terres agricoles détenues par un propriétaire bailleur sont concernées par les récentes modifications de la taxation des plus-values immobilières.

Les terres agricoles sont exonérées de l'ISF.

> Les vignes

Autre investissement physique : le vin. Si certains choisissent d'acheter de bonnes bouteilles en pariant sur l'évolution de leur cote, il est également envisageable de placer son argent dans des vignobles.

Grace au groupement foncier agricole, il est possible d'acheter des parts dans un domaine. "Des particuliers, en nombre limité, se regroupent pour acquérir une propriété viticole. Son exploitation est confiée, par bail à long terme, à un exploitant", peut-on lire sur gfv-enligne.com. Ces parts, autour de 5.000 euros, peuvent facilement atteindre 20.000 euros.

La rentabilité tourne autour de 2% à 4%. Certains Groupements fonciers agricoles (GFA) offrent des conditions privilégiées pour acquérir le vin.

> Les vaches

Si certains aiment les animaux, sans pour autant vouloir s'en occuper, il est possible d'investir dans …des vaches! L’Association Française d'Investissement en Cheptel (AFIC), par exemple, propose d'acheter des vaches laitières et de les confier à une société qui gérera le cheptel. L'acquéreur achète des vaches (environ 1.200 euros) et les confie à un régisseur. L'éleveur fournit le travail, les bâtiments, la nourriture, … "Chaque vache qui meurt est remplacée par une autre de qualité identique, le propriétaire ne subit aucun manque à gagner" peut-on lire sur leur site. L’éleveur garde le lait, le fumier et les mâles. La descendance femelle est partagée entre le fermier et le propriétaire, après un prélèvement destiné à conserver un troupeau jeune.

Le rendement tourne autour de 4%. Le propriétaire est libre de prendre ses gains ou de les réinvestir dans une autre vache. Attention tout de même, les bénéfices agricoles ne sont pas exonérés d'impôt.

Le fonds d'investissement, Labeliance Invest, permet lui, d'investir dans les moutons.

> Les chevaux

Si l'investissement dans le cheval de trait n'est pas courant, en revanche, il est très facile d'investir dans le cheval de course. Mais cela demande certains moyens. Tout d’abord, le ticket d’entrée moyen pour l’achat d’un cheval de course se situe autour de 10.000 euros. Ensuite, le législateur a posé une condition essentielle pour obtenir l’agrément : les futurs propriétaires doivent justifier un revenu annuel de 30.000 euros en province et de 75.000 euros à Paris, afin de s'assurer qu'ils ont les moyens de subvenir aux besoins de l'animal.

Mais en cas de victoire, le retour sur investissement est rapide. Les courses ont des prix pouvant aller de 10.000 euros à 2,2 millions d’euros pour le prix de l’Arc de Triomphe.

Pour les budgets plus serrés, il est également possible d’acheter des parts dans une écurie. Certains sites proposent, à partir de 5.000 euros en moyenne, d’acheter des parts qui serviront à investir dans des étalons pour gagner de l’argent sur les saillies. Celles-ci peuvent atteindre 2.000 euros sachant qu'un cheval peut faire jusqu’à 100 saillies par an.

> A l'étranger

Investir dans des terres en Afrique peut rapporter jusqu'à 400% de rendement, selon l'ONG Grain. Pour autant, à moins d'être propriétaire terrien et de connaître parfaitement la situation géopolitique, l'investissement s'avère compliqué. En revanche, il est possible d'acheter des actions dans des sociétés, cotées en Bourse, qui ont pour but d'acheter et d'exploiter des terres. Il suffit de loger ses actions dans un PEA.

Autre solution, le microcrédit. L'association Zebunet, par exemple, vous propose de financer, pour le compte d'un agriculteur au Viet Nam, Niger, Mauritanie, … un zébu ou encore une chèvre.

Les prêts vont jusqu'à 200 euros et le paysan devient, au bout 36 mois, propriétaire de l’animal après avoir remboursé l’investisseur. Ce dernier peut récupérer sa mise de départ et les intérêts qui vont avec, ou bien réinvestir cette somme dans l’achat de nouveaux animaux.

Diane Lacaze