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Assurance-vie: l'Afer met la barre très haut

La tendance du rendement de l'assurance-vie est à la baisse.

La tendance du rendement de l'assurance-vie est à la baisse. - Commission européenne

L'association française d'épargne et de retraite a publié, ce mardi 13 janvier, le nouveau taux de rendement de son fonds en euros. La manne que l'Afer va verser aux épargnants se situe très au dessus du taux du livret A.

L'heure de vérité pour les épargnants. L'association française d'épargne et de retraite, l'Afer, qui commercialise des produits d'assurance vie, a annoncé ce mardi 13 janvier une baisse du taux de rémunération de son fonds en euros en 2014. Mais cette baisse reste très raisonnable comparée à la rémunération du livret A. Son taux passe de 3,36% en 2013 à 3,2% pour l'année passée. 

Cette performance est d'autant plus appréciable que, pour la première fois de son histoire, l'Afer a passé une provision pour participation aux bénéfices de 80 millions d'euros. Sans cette provision, le taux net pour 2014 aurait été de 3,4%. 

De quoi mettre ses concurrents dans l'embarras. Déjà l'an passé, l'assurance-vie, tous acteurs confondus rapportait 2,8% en moyenne. Et pour 2015, les experts tablent plutôt sur 2,5%. Une tendance à la baisse qui devrait être d'autant plus marquée que Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, a appelé à ne pas être trop généreux sur les rémunérations des fonds en euros, privilégiés par des épargnants peu enclins à prendre des risques dans leurs placements. Ils continuent d'investir sur ces contrats, dont le capital est garanti à 100% et qui sont composés essentiellement d'obligations. Or, ces titres de dette sur lesquels investissent les assureurs sont eux-mêmes à des taux historiquement bas, d'où un risque en cas de remontée des taux.

Les assureurs tentent de préserver leur rentabilité

Dans ce contexte, tout pousse les assureurs à réorienter leurs clients vers des contrats en unités de comptes, plus diversifiés. En actions notamment. C'est dans l'intérêt de leurs clients disent-ils. Mais c'est surtout une manière de préserver leur rentabilité. En effet, la persistance des taux d'intérêt bas pèse sur les compagnies d'assurances car les obligations qu'elles achètent sont moins rémunératrices, ce qui réduit leurs marges.

Pour éviter cet écueil, et réorienter des fonds vers le financement des entreprises, le gouvernement avait lancé en 2013 un nouveau contrat, baptisé "euros croissance", répartis entre les fonds en euros et les unités de compte. Avec un inconvénient : son capital n'est garanti qu'à partir de huit ans de détention. L'exécutif y voyait un moyen de réorienter vers le financement des entreprises une partie des plus de 1.500 milliards d'euros d'encours total sur les contrats d'assurance-vie. Mais les experts restent sceptiques sur son potentiel et sur ses chances d'attirer beaucoup d'épargnants. Avec son taux à 3,2%, l'Afer ne risque pas de les inciter à se montrer audacieux. 

Les épargnants ont d'ailleurs bien compris où se trouvaient leur intérêts. En 2014, l'association a enregistré l'arrivée de 17.000 nouveaux adhérents, portant leur nombre total à quelque 716.000. L'encours de son fonds en euros a progressé de 41 milliards sur les douze mois. 

Caroline Morisseau avec N.G.