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La maison de Raymond Devos transformée en musée

Située au coeur de la vallée de Chevreuse, la maison de Raymond Devos va être transformée en musée.

Située au coeur de la vallée de Chevreuse, la maison de Raymond Devos va être transformée en musée. - Alain Jocard - AFP

L'humoriste français, qui a légué tous ses biens à sa commune, souhaitait que sa dernière demeure devienne un lieu où "se perpétue son oeuvre". Le musée ouvrira ses portes au grand public le 16 novembre.

Le voeu le plus cher de Raymond Devos est enfin exaucé. La maison de l'humoriste français, qui s'est éteint le 15 juin 2006 à l'âge de 83 ans, ouvre ses portes au public le 16 novembre. Les habitants du village pourront découvrir les lieux cinq jours avant. Il s'agit du premier musée consacré en France à un artiste de music-hall, a souligné la Fondation Raymond-Devos, qui perçoit désormais les droits d'auteur du poète.

Raymond Devos a passé, hors tournées, les 40 dernières années de sa vie dans cette demeure de Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines), dotée d'un grand jardin en pente bordé de marronniers et traversé par un bras de l'Yvette. Cet amoureux des mots est mort sans enfant et a légué tous ses biens à sa commune. C'était un "garçon authentiquement simple, très généreux tout en discrétion, très investi dans la vie communale", se rappelle Guy Sautière, ex-maire de la commune qui l'a "côtoyé pendant une quinzaine d'années" et a participé à l'élaboration du musée.

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- © Fondation Raymond Devos

Harpe et tracteur rouge

Dans la belle bâtisse blanche à deux étages est désormais livrée une partie de l'intimité de l'artiste au physique pantagruélique et à l'oeuvre protéiforme. Sa loge y est reconstituée, avec l'ambiance des coulisses. Son bureau est accessible, entouré de ses livres, portraits et objets fétiches. Une salle vidéo permet aussi de redécouvrir ses meilleurs sketches. Une pièce du premier étage est consacrée à la musique qu'il affectionnait tant, avec les 17 instruments dont il jouait, allant de la concertina (mini-accordéon de clown) au cor de chasse "déroulant", instrument loufoque qu'il avait inventé en réponse à la boutade de son ami Georges Brassens: "Tu as un souffle à dérouler les cors de chasse".

Au second étage, le visiteur parvient dans ce que l'auteur de "La mer démontée" et de "Je hais les haies" appelait son "petit musée". Dans cette grande pièce capharnaüm sous les toits s'étale son cabinet de curiosités: train électrique, livres sur la langue française, masques, guitare coupée en deux dans la longueur qui lui servait à surprendre son public durant ses spectacles, pipes, monocycles... Sa harpe y trône, posée sur la remorque qu'il tirait sur scène juché sur un petit tracteur rouge.

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- © Alain Jocard - AFP

Raymond Devos, qui fait désormais partie des références littéraires classiques des manuels de français, avait dû quitter l'école à 14 ans, mais il a continué d'étudier "toute sa vie", "toujours un dictionnaire dans la poche", témoigne Micheline Pelletier-Decaux, photographe qui l'accompagna en tournée pendant de nombreuses années. C'était vraiment un "esprit universel au sens du XVIIIe siècle", note-t-elle.

Plusieurs de ces amis du monde du spectacle ou de la télévision sont attendus pour l'inauguration des lieux aux côtés de la ministre de la Culture Audrey Azoulay, notamment Line Renaud, Michel Boujenah, François Morel ou Dany Boon, qu'il considérait comme son "fils spirituel".

J.Mo. avec AFP