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L'assurance-vie et les placements immobiliers vont-ils devenir moins intéressants?

Le CAE veut imposer plus lourdement les placements immobiliers

Le CAE veut imposer plus lourdement les placements immobiliers - -

Le Conseil d'analyste économique a recommandé, ce mercredi 11 septembre, d'imposer plus lourdement les placements immobiliers et de limiter les avantages fiscaux de l'assurance-vie. Objectif: orienter l'épargne vers l'économie productive.

Le Conseil d'analyste économique (CAE) vient, ce mercredi 11 septembre, de recommander d'imposer plus lourdement les placements immobiliers et de limiter les avantages fiscaux de l'assurance-vie.

Sa première recommandation consiste à "limiter les avantages fiscaux des assurances-vie à sortie en rente qui constituent une épargne retraite". Laquelle parce qu'elle "vise selon le CAE essentiellement à différer des revenus du travail sur une longue période, peut justifier une exonération fiscale".

Le Conseil préconise également d'"augmenter la fiscalité sur l'immobilier et de taxer les loyers implicites nets", c'est-à-dire les loyers que paieraient les propriétaires occupant leur logement s'ils étaient locataires ou qu'ils percevraient s'ils louaient leur bien à une tierce personne. "A défaut, actualiser les valeurs locatives pour remettre la taxe foncière en ligne avec la valeur effective des propriétés", recommandent les auteurs de la note.

Aversion des Français pour le risque

Si pousser les Français à investir plus massivement dans les entreprises est une bonne idée, les moyens proposés risquent de heurter. Tout d'abord, les Français, surtout en cette période de crise, ont une véritable aversion pour le risque. Détourner les particuliers des placements "sûrs" ne les poussera pas forcément investir dans les PME.

De plus, la réforme du Code des assurances, présentée en juillet par Pierre Moscovici, prévoit déjà que les assureurs investissent massivement dans des prêts aux entreprises non cotées. Cette démarche est un préalable à un autre projet du gouvernement : celui d'orienter davantage l'épargne des Français vers les entreprises, et plus spécifiquement l'assurance-vie. Une autre réforme qui doit être présentée, elle, cet automne dans le cadre du projet de loi de finances pour 2014.

Karine Berger et Dominique Lefebvre, dans leur rapport publié en avril dernier, préconisaient d'orienter différemment les dépôts sur les livrets d'épargne populaire afin de "dynamiser l'épargne financière des ménages" et "financer l'investissement et la compétitivité".

Par ailleurs, les contraintes imposées aux banques et aux compagnies d’assurance (Bâle III et Solvabilité II) risquent de pénaliser leurs investissements longs, notamment en actions d’entreprises, pénalisant les PME et ETI, notait il y a déjà plusieurs mois Paris Europlace, une association dont l'objectif est de promouvoir l'attractivité de la place financière de Paris. Cela serait peut-être plus opportun de s'occuper prioritairement de ce sujet.

Diane Lacaze