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Economie et Social

Laurent Berger (CFDT) demande au patronat de "faire son boulot"

Le n°1 de la CFDT a demandé au gouvernement d'accroître la pression sur le patronat

Le n°1 de la CFDT a demandé au gouvernement d'accroître la pression sur le patronat - Boris Horvat AFP

Le secrétaire général de la CFDT a demandé dimanche 7 septembre au gouvernement d'être plus exigeant avec le patronat.

Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, a demandé dimanche 7 septembre au gouvernement d'être cette semaine "virulent" et "exigeant" avec le patronat pour qu'il s'engage "vite" sur des contreparties aux aides accordées aux entreprises par le pacte de responsabilité.

Le secrétaire général de la CFDT a dit attendre du ministre du Travail François Rebsamen "des résultats dès mardi ou mercredi". "J'attends de lui un discours extrêmement virulent et exigeant à l'égard du patronat", a-t-il déclaré à l'émission Tous politiques de France Inter/Le Parisien-Aujourd'hui en France, en évoquant la réunion des 50 branches sur le pacte de responsabilité programmée mercredi.

"Le patronat doit faire son boulot"

"Aujourd'hui le patronat n'a pas passé la vitesse supérieure (...) j'attends du patronat qu'il fasse sa part du boulot. Moi, j'ai fait la mienne", a-t-il ajouté. La "contrepartie", c'est que "le patronat discute dans les branches sur l'investissement, sur l'emploi, sur les classifications", et aussi sur "l'apprentissage". Jusqu'à présent, il y a eu une "zone de flou" pendant laquelle "le patronat disait 'on ne peut pas avancer'", a-t-il déploré. "Les allègements sont maintenant fixés depuis juillet (...) et bien le patronat doit aller plus vite".

"Cela ne va pas assez vite"

Sur 50 branches, "deux branches ont signé un accord, la métallurgie et la chimie, 20 ont ouvert des négociations", "4 font un état des lieux, dont les banques qui vont avoir beaucoup d'aides et se contentent de faire un état de la situation économique et sociale" et enfin "24 qui n'ont rien fait du tout", a-t-il énuméré. "Cela ne va pas assez vite. Ce n'est pas acceptable".

Le patron de la CFDT a en outre demandé "instamment au gouvernement de ne pas inscrire dans la loi de finances pour 2016 et 2017" ces aides. "Il faudra faire le bilan (...) de loyauté du patronat dans les branches et en fonction de ce bilan au printemps prochain, décider si en 2016 et 2017 des aides sont allouées ou pas".

"Notre démocratie est en danger"

Par ailleurs, Laurent Berger a observé qu'"à la crise économique et sociale s'ajoute un climat politique détestable qui crée de la désespérance sociale". Pourtant, François Hollande et son Premier ministre Manuel Valls ont "toutes les manettes en main" pour faire les réformes. "On a besoin d'une politique économique qui permette de relancer l'investissement et l'emploi, on a besoin d'infléchir la politique européenne", a-t-il dit.

Laurent Berger a également estimé que "notre démocratie est en danger", car "le Front national se nourrit des caricatures" et tient un discours "attrape-tout". "Il faut expliquer ce qui est en train de se jouer: une société plus coopérative ou le chaos avec le Front national", a-t-il dit.

J. H. avec AFP