BFM Business
Emploi

Le casse-tête autour de la définition du burn-out

Le député socialiste Benoît Hamon a déposé un amendement au projet de loi sur le dialogue social pour faire reconnaître ce mal comme une maladie professionnelle. Problème: comment définir objectivement ce mal?

Alors que les députés débutent l'examen du projet de loi sur le dialogue social ce mardi 26 mai, Benoît Hamon s'attaque à un sujet délicat : le burn-out. Le député PS a ainsi déposé un amendement au projet de loi afin de faire reconnaître cet état comme une maladie professionnelle.

Selon l'ancien ministre cela permettrait d'"obliger les entreprises à payer pour les dégâts qu'elles engendrent sur la santé des salariés". Problème: le "burn-out" recouvre des réalités très diverses. De l'épuisement professionnel à la dépression nerveuse, il y a, en effet, différents niveaux de surmenage lié au travail, et aucun consensus médical sur le sujet.

Dès lors quelle peut être la définition du burn-out, ce mal qui toucherait 1 salarié sur 3 en France, et près de 20% des cadres? Selon certains médecins, le burn-out est un état d'épuisement justifiant des arrêts de travail. Mais cet état n'est pas encore reconnu comme maladie professionnelle. D'où le combat mené par certains députés socialistes, comme Benoit Hamon donc. Reste encore à définir des critères objectifs.

Seulement 50 cas déclarés en France

Le cabinet Technologia, spécialiste de ces questions, a identifié plusieurs facteurs de risque avec, en premier lieu, un surinvestissement dans le travail. lorsqu'un salarié se donne sans limite à son emploi, au détriment de sa vie privée et sociale. Ce phénomène est amplifié par les nouvelles technologies qui ont brisé la frontière entre les sphères privées et professionnelles.

Problème: toutes les enquêtes menées sur le sujet ne sont pas objectives car elles se basent sur le seul ressenti des salariés. Voilà pourquoi il y a encore trop peu de burn-out qui sont reconnus comme tels en France. En 2014, seuls 50 cas ont été pointés par la médecine du travail alors que plus de 3 millions de salariés se disent touchés par cette pathologie.

Sidonie Watrigant