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Argent: dans un couple, on ne se dit pas tout

Les jeunes français, plus que leurs aînés, trouvent légitime de ne pas tout dire à leur conjoint sur leur situation financière, leurs revenus et leurs dépenses.

Les jeunes français, plus que leurs aînés, trouvent légitime de ne pas tout dire à leur conjoint sur leur situation financière, leurs revenus et leurs dépenses. - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT - AFP

Les Français en couple ont tendance, plus que leur voisins européens, à garder la main et le secret sur leurs dépenses personnelles.

Les Français qui vivent en couple cultivent le secret sur leurs dépenses plus que n'importe lesquels de leurs voisins européens. En atteste une étude Ipsos (1)pour ING Direct et Le Parisien - Aujourd'hui en France parue ce mardi 3 février.

42% d'entre eux considèrent ainsi qu'il est normal de ne pas tout se raconter à propos de l'utilisation de leurs revenus. Contre un tiers dans le reste de l'Europe. Juste derrière les Français viennent les Turcs (38%), et les Britanniques (37%). A l'autre bout du spectre, les plus transparents sont les Néerlandais (13%), et les Polonais (20%).

Cette tendance à l'opacité dépend largement de l'âge des sondés. Les plus jeunes, les 18-24 ans estiment majoritairement légitime de ne pas tout dire à leur partenaire sur ce thème. Ils sont 56% dans ce cas, contre seulement un tiers de leurs aînés au-delà de 55 ans.

Les femmes cachent le montant de leur salaire

Le sexe du sondé joue également. Seuls 53% des Français de genre masculin assurent que leur partenaire n'ignore rien de leur situation financière, à comparer aux 56% de femmes.

Le secret a tendance à se généraliser avec les difficultés financières, souligne Ipsos. En cas de découvert ou d'endettement personnel, une écrasante majorité de françaises (85%) trouve normal de partager cette situation avec leur conjoint. Ces derniers ne sont que 81% à penser de cette façon.

Il y a néanmoins des sujets sur lesquels les Françaises préfèrent se taire, comme le montant de leur salaire, dont elles rechignent à avouer le montant exact à 45%, contre 40% pour leurs compagnons. Elles sont tout aussi taiseuses concernant la valeur précise de leurs achats. Elles ont ainsi caché à leur conjoint le prix de leur dernier craquage à 16%, contre seulement 10% pour leur moitié.

Et consultent moins leur conjoint sur leur dépenses

En ce qui concerne ces petites cachotteries, les ressortissants de l'Hexagone sont loin d'être les pires: 13% en moyenne, soit bien en dessous de la moyenne européenne, à 19%. Seuls les Hollandais et les Belges sont plus transparents: ils révèlent à 93 et 90% le prix précis de leur dernier achat. 

L'Insee avait publié une étude sur la mise en commun des revenus au sein du couple en juillet 2012. Elle relevait que deux tiers des couples ensemble depuis au moins un an partageaient intégralement leur pécule. Le dernier tiers se répartissait à parité entre ceux qui n'en mutualisaient qu'une partie, et ceux qui les séparaient intégralement. L'Institut de la statistique notait en outre que la stricte distinction entre les revenus de l'un et de l'autre augmentait avec le niveau de diplôme et de salaires des conjoints.

Déjà, les femmes avaient tendance à moins consulter leur conjoint que les hommes lorsqu'elles envisageaient un achat. Parmi les couples qui ne partageaient pas intégralement leurs revenus, elles étaient plus de 30% à ne jamais consulter leur moitié, contre environ 20% du côté des hommes. 30% d'entre eux déclaraient à contrario toujours consulter leur épouse ou concubine, contre moins de 15% d'entre elles.

(1) Etude Ipsos menée sur Internet dans plusieurs pays européens dont la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, le Royaume-Uni, les Pays Bas, le Luxembourg, la Belgique, l'Autriche, la Pologne, la Roumanie, la République Tchèque et la Turquie. 

N.G.