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Les assurances auto et habitation coûteront plus cher l'an prochain

Les assurances automobile vont globalement augmenter en 2018.

Les assurances automobile vont globalement augmenter en 2018. - Philippe Huguen - AFP

Cette nouvelle hausse des tarifs s'explique notamment par le coût des réparations, de plus en plus important.

Assurer sa voiture et, dans une moindre mesure, son logement va coûter plus cher en 2018 en France. Mais cela ne signifie pas pour autant que les compagnies d'assurances vont améliorer leurs marges. Car la concurrence reste rude.

Pour 2018, "nos projections en automobile, c'est une hausse comprise entre 2% et 3%", avance auprès de l'AFP Cyrille Chartier-Kastler, président du cabinet d'études Fact & Figures. "Sur l'habitation, notre hypothèse est d'une hausse moyenne de 1% à 2% seulement: (...) c'est un ralentissement."

Dans les deux cas, la hausse des tarifs, qui dure depuis des années, s'explique cette fois largement par le coût de plus en plus important des réparations, dans un contexte où l'inflation a un peu accéléré en 2017 en France.

Pour ce qui est de l'assurance des véhicules, les primes vont généralement monter à cause de "la hausse assez récurrente du prix des pièces détachées automobiles", détaille Cyrille Chartier-Kastler, évoquant en deuxième lieu le niveau de plus en plus élevé des indemnisations corporelles. "Une personne blessée, qui devient fortement handicapée, on peut aller sur une indemnisation extrêmement lourde", explique-t-il, estimant que la justice, qui décide de ce type d'indemnisation, a récemment eu tendance à aller dans le sens de montants élevés.

Quant à l'assurance logement, ses tarifs devraient confirmer la modération entamée en 2016 après des années de forte hausse, même s'ils devraient continuer à augmenter en suivant le coût de la main-d'oeuvre impliquée dans les réparations.

En ce qui concerne la météo, les assureurs soufflent, après une année 2016 marquée par des inondations en région parisienne. Car si 2017 a vu passer les ouragans Irma et Maria en outre-mer, la météo a été calme en métropole. Sur le plan climatique, "c'est relativement une bonne année", reconnaît auprès de l'AFP Luc Romanillos, responsable de l'assurance de biens chez la compagnie mutualiste MACSF, centrée sur les professions de santé, même s'il évoque "énormément de petits événements" début 2017.

Équation compliquée pour les assureurs

La MACSF va augmenter de 5% ses tarifs en assurance habitation l'an prochain. Sur les véhicules, elle va relever de 2% ceux des nouveaux contrats, mais geler le niveau des primes existantes.

Parmi les autres mutualistes, la Matmut va à l'inverse geler ses tarifs en habitation et les relever de 2,7% en automobile. La MAIF va les augmenter de 1,2% en habitation et de 2% en automobile.

Sur le reste du marché, Allianz France prévient que les tarifs augmenteront de plus de 3% en habitation l'an prochain et s'abstient de communiquer sur l'automobile.

"L'une des tendances de fond chez les assureurs non mutualistes, c'est (de) faire des efforts tarifaires assez importants pour capter les affaires nouvelles et, à l'inverse, majorer de manière assez significative les contrats en portefeuilles", prévient Cyrille Chartier-Kastler, encourageant les clients à surveiller leur contrat et à renégocier leur prime.

Les assureurs continuent à prendre le pli de la loi Hamon de 2014, qui permet à tout moment de changer de compagnie après la première année d'un contrat. "Cela fait deux ans qu'ils se serrent la ceinture sur les augmentations (de tarifs) pour contenir leurs parts de marché", estime dans une note Christophe Triquet, spécialiste des assurances chez le courtier en crédit Meilleurtaux. Dans la lignée des estimations de Fact & Figures, il table sur des hausses respectives de 3% et 2% pour les primes en automobile et en habitation l'an prochain. 

En fin de compte, les assureurs français évoluent sur une corde raide: ils doivent augmenter les primes pour suivre des indemnisations de plus en plus coûteuses, sans donner à leurs clients l'idée de regarder ailleurs.

Avec également l'arrivée de certaines banques sur le terrain, c'est "un marché très concurrentiel, qui limite les hausses de tarifs", conclut l'agence de notation Moody's, dans une note consacrée aux perspectives du secteur français en 2018, qu'elle juge négatives dans ces domaines.

Y.D. avec AFP