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Les livres anciens, un placement passion peu risqué

La fiscalité des livres anciens est la même que celle des oeuvres d'art.

La fiscalité des livres anciens est la même que celle des oeuvres d'art. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

GERER SON PATRIMOINE - Le 34eme salon du Livre a ouvert ses portes à Paris le 21 mars jusqu'au 24. L'occasion d'un focus sur l'investissement dans les livres anciens. Un placement original qui mérite de respecter certaines règles.

"Seuls les collectionneurs peuvent réussir leur placement". L'investissement dans les livres anciens n'est, certes, pas fait pour les novices comme le souligne le Syndicat national de la librairie ancienne et moderne (SLAM). Mais c'est un placement captivant qui mérite d'être étudié. Une occasion toute trouvée avec, du 21 au 24 mars, le 34eme salon du Livre.

Si ce placement s'adresse avant tout à des passionnés, tout le monde peut s'y intéresser. Le ticket d'entrée est d'environ 1.000 euros pour un exemplaire. Mais les prix de certains livres peuvent monter très facilement. Ainsi, des éditions originales peuvent atteindre 15.000 euros.

Une mise élevée, mais il y a très peu de spéculation dans ce marché. Les acheteurs potentiels connaissent la valeur des ouvrages. C'est avant tout un investissement de "père de famille". Stable et peu risqué.

Trouver le bon prix

Pour trouver le "bon prix", il existe des argus qui donnent les résultats des ventes publiques. "Mais les enchères sont typiquement des marchés biaisés, où le prix se fait en fonction de circonstances particulières, absence ou présence d'un ou plusieurs gros acheteurs, prix en général inversement proportionnel au savoir de l'acheteur, impossibilité de dialogue entre acheteur et vendeur...", explique Anne Lamort, la président du SLAM.

Une édition originale, une couverture travaillée et en bonne état, une rareté : autant de détails qui détermineront le prix de l'ouvrage. Mais il existe également un effet de mode. En effet, aujourd'hui les exemplaires de grande littérature ou concernant les personnages célèbres sont très recherchés par les collectionneurs. En revanche, les livres en latin perdent un peu de leur demande, explique un conseiller en gestion de patrimoine.

Attention aux arnaques sur internet

Le particulier a évidemment tout intérêt à garder son ouvrage le plus longtemps possible afin qu'il prenne le plus possible de valeur. Et comme celle-ci dépend, entre autres choses, de l'état de l'ouvrage, la conservation doit se faire dans de bonnes conditions.

Il existe plusieurs façons d'acheter des livres anciens. Internet est l'une des solutions, mais les arnaques y sont nombreuses. Le particulier aura plutôt intérêt à regarder du côté des salles de ventes ou des librairies. " Ces dernières génèrent la majeure partie des échanges, mais avec une tradition de discrétion très étrangère aux principes de marketing", s'amuse Anne Lamort. Le futur acheteur doit donc farfouiller.

Fiscalité avantageuse

La fiscalité relative à l'investissement dans les livres anciens est la même que celle des œuvres d'art. Ainsi la taxe forfaitaire sur le prix de vente est de 6%, avec 0,5% de CRDS, si le propriétaire ne peut pas justifier de la date d'acquisition de l'œuvre.

Si le propriétaire le peut, il bénéficiera alors d'un abattement de 5% pour la durée de détention à partir de la 2ème année. Le bien est totalement exonéré au bout de 22 ans. La plus-value imposable est taxée à 19 %, plus 15,5 % de prélèvements sociaux, soit 34,5 %.

Diane Lacaze