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PEA et assurance-vie touchés par un nouveau prélèvement

Les plus-values mobilières vont être plus durement taxées.

Les plus-values mobilières vont être plus durement taxées. - -

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale alourdit les prélèvements sociaux frappant les plus-values mobilières. Invité de BFM Business ce vendredi 11 octobre, Jérôme Dedeyan, président de Debory Eres, a décrypté la mesure et ses impacts.

C'est une hausse d'impôt cachée. Plus précisément, elle est discrètement prévue à l'article 8 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PFLSS). "Il y a une petite mesure qui concerne le taux de prélèvements sociaux (CRDS, CSG, ndlr) qui frappe les plus-values réalisées sur les PEA, l'assurance-vie, les PERCO (Plan épargne retraite complémentaire, ndlr)", rappelle Jérôme Dedeyan, président de Debory Eres et invité de BFM Business, ce vendredi 11 octobre.

"Tous ces dispositifs vont être taxés à 15,5% sur l'intégralité des plus-values réalisées depuis 1997. Dans le régime précédent, chaque fois qu'il y avait une majoration des prélèvements sociaux, cela ne s'appliquait qu'à la fraction des plus-values réalisées depuis l'entrée en vigueur de ce nouveaux taux", explique-t-il.

Taxation rétroactive

Autrement dit, les plus-values réalisées en 1997 étaient taxées au taux de 1997 (4%), celles enregistrées en 2004 à celui de 2004 (10%) etc... Avec ce nouveau dispositif, quelle que soit l'année où les plus-values et les dividendes ont été obtenus, ils seront taxés au taux unique de 15,5%.

"Désormais, tout bascule rétroactivement", résume Jérôme Dedeyan. "C'est exactement comme si l'administration réclamait un complément d'impôt au barème d'aujourd'hui sur des revenus perçus en 1997. On comprend que les Français s'énervent", ajoute-t-il.

"Une mesure intolérable"

Il donne ensuite un exemple concret. "Imaginons un Français qui, l'année de la création de la CRDS, en 1996, a investi 10.000 euros en actions françaises sur son PEA. Aujourd'hui ces 10.000 euros sont devenus 20.731 euros. L'ancien barème lui fait payer 859 euros d'impôts sur les plus-values au titre des prélèvements sociaux. Le nouveau barème lui en fait payer 1.280, c’est-à-dire 50% en plus!".

"Au-delà de l'enjeu financier, le problème est la rétraoactivité. Cette mesure gâte la confiance que les citoyens peuvent avoir dans la stabilité de la réglementation. C'est insupportable", peste-t-il.

"C'est un énorme coup de poignard dans la confiance des Français vis-à-vis de l'épargne longue",déplore Jérôme Dedeyan qui parle "d'une mesure intolérable".

J.M.