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Pour booster le rendement de leur épargne, les Français vont devoir prendre plus de risques

Habitués pendant des années à disposer de rendements relativement élevés via les livrets ou l'assurance-vie, les épargnants français vont devoir désormais accepter de prendre davantage de risques.

Il faut "commencer à accepter que – si on veut gagner un petit peu plus d'argent maintenant – il va falloir prendre une petite dose de risque". Pour Philippe Parguey, directeur général au sein de la société Nortia, la stratégie consistant à tout placer sur des livrets ne peut plus répondre à l'ambition d'un rendement assuré sans risque.

Intégrer un peu d'unités de compte

Pour leur permettre de booster la rentabilité de leurs placements, il préconise – à l'occasion de la 2e édition du Sommet BFM Patrimoine - d'ouvrir (en fonction du profil, du projet et de l'appétence au risque de l'investisseur) une partie de leur contrat d'assurance-vie aux unités de compte (actions, SCPI, fonds...). Le but: éviter de se retrouver en 2019 avec des contrats 100% constitués de fonds en euros et donc des rendements qui ne dépasseraient pas 1,30 ou 1,40%, comme le prévoient les observateurs du secteur.

S'entourer d'un bon pédagogue

"Les Français ont été 'biberonnés' au Livret A dès leur plus jeune âge. Donc la notion de prise de risque n'est pas du tout acceptée, ou pas du tout admise, ou pas du tout comprise", note par ailleurs, Philippe Parguey.

Pour autant, il note aujourd'hui une évolution du côté des conseils en gestion de patrimoine (CGP) qui – compte tenu aussi des nouvelles réglementations qui régissent leur profession et qui sont entrées en vigueur ces deux dernières années (c'est le cas, par exemple, de MIF 2, mais également de la loi Pacte qui a apporté des améliorations dans le domaine de l’épargne notamment) informent désormais de manière plus fine et plus transparente les investisseurs.

"Les conseillers financiers ont fait de la pédagogie auprès de leurs clients et ont emmené leurs clients vers une prise de risque", se réjouit le patron de Nortia. "Les Français sont prêts. Encore faudrait-il qu'ils aient la bonne pédagogie et qu'ils aient les bons interlocuteurs", prévient-il cependant. Une mue que les conseillers en gestion sont donc, visiblement, en passe d'effectuer.

Julie Cohen-Heurton