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Qui s'est offert cet immense palace déchu pour 12.000 euros?

L'hôtel des Princes est fermé depuis 1975.

L'hôtel des Princes est fermé depuis 1975. - Gaiza Iroz - AFP

Situé au pied d'une station de ski réputée des Pyrénées-Atlantiques, l'hôtel des Princes a connu un glorieux passé après sa construction au Second Empire. Il vient d'être vendu aux enchères pour moins de 2 euros le m2 à un acheteur dont le nom n'a pas encore été révélé.

L'hôtel des Princes n'aura pas connu une fin digne de son glorieux passé. Situé à Eaux-Bonnes dans les Pyrénées-Atlantiques, une commune surtout connue pour sa station de ski (Gourette), ce palace a été construit en 1860. Considéré comme un joyau architectural, typique du style haussmannien du Second Empire, il a accueilli, en 1861, l'impératrice Eugénie. 155 ans plus tard, il est vendu aux enchères par le tribunal de grande instance de Paris pour la somme de 12.000 euros. Le nom de l'acquéreur sera connu le 3 octobre lorsque la vente sera définitivement actée.

Ce bâtiment est tellement délabré que les experts n'ont pas pu accéder au sous-sol. On ignore donc sa surface précise. Mais elle oscille entre 8.000 et 9.000 mètres carrés. Cela signifie donc que ce palace a été vendu entre 1,34 et 1,5 euro du mètre carré. Une somme dérisoire pour ce bâtiment classé monument historique depuis 2002.

Une vaste escroquerie

Sa mise à prix avait été fixée à 20.000 euros avec un droit de retrait à 12.000 euros. L'hôtel est donc parti au prix le plus bas auquel les vendeurs acceptaient de le céder. Ce qui peut expliquer le manque d'engouement des acheteurs, c'est l'état du bâtiment. L'édifice est fermé depuis 1975. La mairie estime à 20 millions d'euros la somme nécessaire pour le remettre en état et aux normes. Car cet hôtel a été complètement laissé à l'abandon.

En 2003, il a été vendu à Robert Leroux, un promoteur immobilier, pour 1,2 million d'euros. Il devait lui redonner sa splendeur passée. Mais la vente fût au centre d'une escroquerie, le promoteur s'était déclaré en cessation de paiement avant le début des travaux. Le projet n'a pas vu le jour et l'hôtel est resté à l'abandon. Le mandataire qui s'occupait de liquider les biens de Robert Leroux a tenté de vendre le bâtiment l'an dernier pour 1 million d'euros. Sans succès.

D. L.