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Retraite

Retraites complémentaires: les mesures chocs du patronat

Les propositions du patronat permettraient d'économiser 7,1 milliards d'euros d'ici à 2020

Les propositions du patronat permettraient d'économiser 7,1 milliards d'euros d'ici à 2020 - Kenzo Tribouillard - AFP

Pour remettre à flot le régime des retraites complémentaires, le Medef préconise notamment une décote dégressive des pensions, selon un document de travail cité par le Figaro ce mercredi 4 mars.

Le patronat abat ses cartes. Dans la perspective des négociations avec les syndicats visant à remettre à flot le régime des retraites complémentaires, le Medef a élaboré dans un document de travail toute une batterie de propositions qui doivent permettre de dégager 7,1 milliards d'économies d'ici à 2020.

Selon ce texte, cité par le Figaro et qui doit préparer la réunion du 20 mars prochain, le patronat propose notamment un système de décote dégressive des pensions complémentaires.

Ce mécanisme vise à inciter les salariés du secteur privé à retarder leur cessation d'activité. Un cotisant partant à la retraite à 62 ans toucherait ainsi une pension inférieure à celle d'un cotisant partant à 67 ans. Une mesure qui pourrait rapporter entre 2,1 et 4,3 milliards d'euros à l'horizon 2020.

12 millions de retraités concernés

La réduction du taux de réversion, la pension versée au conjoint survivant d'un retraité, sauf si ce dernier accepte de son vivant une allocation moins élevée, permettrait elle de rapporter entre 100 et 300 millions en 2020, selon Le Figaro.

Le gel des pensions complémentaires ces trois prochaines années produirait lui 4 milliards d'économies en 2020, précise le quotidien.

Selon des négociateurs des syndicats contactés par Reuters mercredi, le document de travail cité par Le Figaro "ne fait que confirmer des propositions déjà présentées par le Medef." "Il n'y a rien de nouveau, le Medef a formalisé ce qu'il nous a présenté le 17 février", à l'ouverture des négociations, a dit à Reuters le négociateur de la CGT Eric Aubin.

L'Arrco et de l'Agirc versent à 12 millions de retraités plus de 70 milliards d'euros par an et leur assurent ainsi un complément de revenu représentant entre 25% et 50% de leur pension globale, voire jusqu'aux deux tiers pour des cadres supérieurs. Si rien n'est fait, les réserves de l'Agirc, caisse des cadres et assimilés, seront épuisées en 2018. Celles de l'Arrco, à laquelle sont affiliés la quasi-totalité des salariés du secteur privé, subiraient le même sort vers 2023-2025.

J.M. avec Reuters