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Le taux du Livret A reste à 2,25%

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Malgré une inflation à 2,5%, le gouvernement a décidé de ne pas relever le taux de rémunération du Livret A. Une décision prise plus par intérêts politiques que purement économiques.

Le gouvernement a choisi de suivre les recommandations de la Banque de France: au 1er février, il n’augmentera pas le taux de rémunération du Livret A. Il restera donc à 2,25%. Pourtant, l’inflation est à 2,5%, ce qui va conduire à un manque à gagner pour les épargnants.

Pour la Banque de France, cette décision permet d’éviter "une volatilité excessive de son taux". L’établissement table sur une chute prochaine de l’inflation. Elle ne se voit pas modifier à nouveau le taux du Livret A, à la baisse cette fois, dans six mois.

La Banque de France semble pourtant afficher un optimisme qu’aucun marqueur économique ne justifie pour le moment. Que ce soit le recul de l’euro, la remontée des prix du pétrole ou encore la reprise économique aux Etats-Unis qui se fait attendre, rien pour le moment ne permet d’assurer la baisse de l’inflation dans les mois à venir.

quatre raisons de ne pas augmenter le taux du Livret A

Les raisons de cette décision sont sans doute autres. Même si le calcul du taux de rémunération est officiellement calculé sur l’indice des prix, la politique prime souvent sur les mathématiques.

Opter pour un statu quo à 2,25% pour le livret A permet de protéger une autre forme d’épargne, l’assurance vie qui plafonne à 3%. "Le livret A est une épargne liquide et défiscalisée, il doit donc rester forcément moins rémunérateur que l’assurance vie, qui, elle, se place dans la durée et est fiscalisée", analyse Nicolas Doze, chroniqueur sur BFM Business.

La décision du gouvernement s’appuie aussi sur la volonté de préserver la consommation, plus que l’épargne. Les Français ont en effet peu d’intérêt à laisser dormir des sommes importantes sur leur Livret A, qui ne leur rapporte rien. Ils vont donc moins hésiter à puiser dans leur bas de laine pour se faire plaisir.

Le gouvernement a aussi voulu éviter que la Caisse des dépôts, qui collecte l’argent des livrets, ne soit contrainte de relever le taux de ses prêts. Ce sont les organismes de gestion de logement social qui en auraient pâti.

Enfin, il ne faut pas oublier l’échéance de l'élection présidentielle, qui a certainement pesé dans le choix du gouvernement. "Un recul soudain de l’inflation aurait obligé à modifier à nouveau le taux de rémunération, à la baisse cette fois, le 1er mai. A cinq jours de l'élection présidentielle, cela aurait terni l’image du gouvernement", explique Nicolas Doze. Alors qu’une hausse du taux aurait des conséquences bien plus positives sur l’opinion des Français.

Coralie Cathelinais