Les jeunes restent pessimistes vis-à-vis du marché de l’emploi.
Dans un sondage d’OpinionWay pour Prism’emploi auprès d’un échantillon représentatif de la population des jeunes français âgés de moins de 25 ans, 80% se déclarent pessimistes concernant la «situation de l’emploi en France» et 60% n’excluent pas de «quitter la France pour un emploi». Seuls 17% des jeunes affichent leur optimisme concernant la situation globale de l’emploi en France.
Toutefois, les jeunes sont plus optimistes pour leur propre avenir: 62% des étudiants jugent positivement la situation du secteur auquel ils se destinent, tout comme 58% des jeunes en emploi, mais seulement 26% des jeunes demandeurs d’emploi.
Témoignage de Kenzo, employé dans un cinéma
Je ne garde pas un bon souvenir de l'école. L'école n'élève pas assez les jeunes. Elle pousse trop à la compétition entre élèves, à les formater pour trouver du travail, gagner de l'argent... Au collège, je voulais devenir comptable. Mais en première, j'ai réalisé que ça devait être assez monotone, et ne correspondait pas à mon caractère. Après le bac, j'ai tenté de faire un BTS, mais je ne suis resté que deux jours, car le programme ne m'emballait pas. Bien sûr, mes parents auraient préféré que je poursuive mes études. Mais je n'avais plus la patience, je ne voulais plus passer mes journées assis dans un lieu clos, je voulais me mettre à travailler. J'ai fait une formation ESMA de six mois pour devenir steward. J'ai ensuite postulé dans 2 ou 3 compagnies aériennes, mais je n'ai pas été pris. Ensuite, j'ai enchaîné divers petits boulots: vendeur de chaussures, manutentionnaire dans un supermarché, et finalement agent de cinéma. J'ai d'abord enchaîné les CDD, ce qui était assez inconfortable, par exemple pour louer un appartement, ou obtenir un crédit. Mais je viens enfin de passer en CDI. Finalement, je n'ai pas vraiment galéré pour trouver du travail. Je n'ai eu que quelques mois de chômage. Je pense que c'est une question de volonté et de courage. J'étais prêt à accepter n'importe quel job. Je sais bien qu'on démarre forcément en bas de l'échelle, et qu'on y reste longtemps, surtout quand on n'a pas de diplômes. Mais je trouve le marché du travail en France beaucoup plus dur qu'au Canada, où je suis parti tenter ma chance après mon bac. Là bas, les recrutements sont beaucoup moins formels: il n'y a pas besoin de CV, le diplôme est beaucoup moins important... C'est pour cela que partir m'installer à l'étranger reste un projet que je n'ai pas abandonné.
Témoignage de Vincent, étudiant à Dauphine
Quand j’étais au collège, je voulais devenir pilote d’avion, mais ma vue n’était pas assez bonne. Puis, quand j’étais adolescent, j’ai rêvé d’être musicien. C’est ma passion depuis que je suis tout petit. J’ai suivi des cours de guitare puis de piano, puis j’ai joué dans un groupe. Mais j’ai vite compris que je n’arriverai pas à en vivre. C’est bien trop saturé, et il faut être excellent ou avoir un bon réseau, ce que je n’ai pas. Je voudrais donc à vivre ma passion mais sans en faire mon métier, par exemple en ouvrant un magasin d’instruments de musique, ce qui me semble un bon compromis. Mais je devrais sans doute travailler plusieurs années auparavant afin de réunir les fonds.
Je viens de Nouvelle Calédonie, j’y ai fait mes études jusqu’au bac, et je compte y retourner pour travailler. Les salaires y sont quasiment deux fois plus élevés, sans que les prix soient pour autant deux fois plus chers. Surtout, la Nouvelle Calédonie est beaucoup plus épargnée par la crise. C’est beaucoup plus facile de trouver du travail. Il y a au contraire une pénurie de salariés. Vu de l’extérieur, l’Europe fait peur à cause de la crise qu’elle traverse. Je ne pense pas qu’il faille chercher du travail en Europe à court terme