Changement climatique: vers de nouvelles règles?
Il y a toujours des sceptiques pour dire que les dérèglements climatiques ne sont qu'une vue de l'esprit. En grande majorité, l'humanité a pris conscience de cette réalité. Des hommes vont même plus loin et posent la question : à défaut de faire bouger les lignes, comment allons-nous nous adapter ? Des experts du GIEC sont réunis depuis ce mardi et jusqu'à samedi pour dresser leur diagnostic
Vous êtes bien assis ? Parce que notre avenir est loin d'être rose. Enfin le nôtre est quasiment garanti, mais si vous pensez à vos enfants ou petits-enfants vous pouvez frémir. Selon les premières estimations des grands pontes, il faut par exemple se préparer à une baisse de la production de céréales (blé, riz et maïs) qui pourra aller jusqu'à 2 % par décennie. La demande elle pourrait augmenter de 14 % d'ici 2050. Pour chaque degré Celsius supplémentaire, la disponibilité des ressources en eau potable se trouverait diminuée de 20 % pour l'équivalent de 7 % de la population mondiale.
Paris aura une lourde responsabilité avec la Conférence des Nations Unies de décembre 2015. Il faut parvenir à un accord mondial et contraignant qui permette de contenir le réchauffement à 2 degrés. On en est loin. "Nous sommes aujourd'hui sur une trajectoire à + 4-5 degrés d'ici la fin du siècle: c'est ce qui se passera si on dit +tant qu'il y a du fossile, on l'utilise+", " alerte Jean Jouzel, climatologue et vice-président du Giec groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. "Dans ce scénario, le niveau de la mer pourrait s'élever de près d'un mètre d'ici 2100.
Qu'est-ce qui nous attend ?
Les pays ont fort à faire: protection des zones côtières, modifications des pratiques agricoles, nouvelles normes de construction, gestion des ressources d'eau potable. D’après la Banque Mondiale, les besoins de financement pour la mise en place de mesures d’adaptation approcheraient les 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 dans les pays en développement. De quoi devenir rapidement dépressif ou se dire que nous n'en avons plus rien à faire pour reprendre Iegor Gran dans "l'écologie en bas de chez moi" dont je vous parlerai bientôt.
En même temps, on peut se bander les yeux, les chiffres sont criants: 1 mort sur 8 en 2012 causée par la pollution. Ce n'est pas moi qui le dit mais l'OMS il y a quelques heures. 7 millions de personnes au total décédées de maladies pulmonaires, maladies cardiovasculaires ou encore cancers. N'en déplaise à ceux qui pointent du doigt le charbon allemand. "Le diesel est très mauvais, car il est cancérigène", souligne clairement l'Organisation mondiale de la Santé.
La difficulté est que nul ne sait ce qui nous attend exactement. La boule de cristal climatique est opaque. Il faudra faire à chaque fois en fonction des obstacles rencontrés, cela va obliger les gouvernements et les entreprises à toujours plus de souplesse. Certaines sociétés de conseil se sont d'ailleurs spécialisées dans l'accompagnement des sociétés. Ce changement climatique c'est aussi un défi pour nos entrepreneurs.