Difficile de se renouveler

S'éclairer, se chauffer, la demande en énergie ne cesse de croître. Et l'heure n'est pas aux choix écolos. On nous parle de transition énergétique: le débat patine. Et voilà que la France pourrait se faire tirer les oreilles.

La part des énergies renouvelables avoisine actuellement 14 %. Pour atteindre les 23 % à l'horizon 2020 tel que fixé par la directive européenne de 2009, il va falloir mettre les bouchées doubles. De ce côté-là, les signaux ne sont vraiment pas encourageants: dans le secteur éolien, la guerre fait rage entre partisans et adversaires. Des recours, des procès et beaucoup de lobbying et une filière qui souffre. Yvon André, vice-président du Syndicat des énergies renouvelables et directeur général délégué d'EDF Energies Nouvelles explique que sur 10 dossiers la moitié fait l'objet de recours. Moches les éoliennes? Le débat revient régulièrement sur le tapis. France Énergie Éolienne assure que près de 7 Français sur 10 sont prêts à les accepter sur leurs communes. A qui la faute ? Le solaire n'est pas mieux loti et les professionnels attendent toujours la visibilité tant réclamée.

Projet de loi ?

Dans ce contexte, le gouvernement a bien du mal à convaincre sur la transition énergétique. Le « plan commenté » du projet de loi de programmation sur la transition énergétique publié en décembre suscite beaucoup de critiques. Peu de place pour la mobilité et les transports. Et on cherche le mix énergétique. Quant au financement de cette transition c'est le plus grand flou. Il faudra donc guetter le dépôt de ce texte au parlement. N'oublions pas que les municipales approchent. La France est donc très loin de ces objectifs. Les détracteurs rappellent que les énergies renouvelables coûtent cher, elles ne sont pas les seules.

A défaut d'atteindre les objectifs - contraignants - de 2020, Bruxelles pourrait sanctionner la France. Elle pourrait aussi saisir la Cour de justice européenne pour demander une sanction financière.

Bruxelles qui ne montre pas non plus l'exemple. La Commission européenne va présenter le 22 janvier de nouvelles propositions pour amplifier la réduction des émissions de gaz à effet de serre de l'UE en 2030 mais les objectifs seront moins contraignants que ceux du paquet climat 2020. Les États font pression. Le nucléaire et le gaz de schiste n'ont pas dit leur dernier mot.