Le chômage toujours proche de son record historique
Les chiffre du chômage à fin mars sont publiés lundi. Le gouvernement espère une baisse, mais l'Insee prévoit une hausse.
Le gouvernement dévoilera lundi 26 avril le nombre des inscrits à Pôle emploi à fin mars, avec l'espoir que la légère reprise économique se traduise enfin sur le marché du travail.
Après une baisse en janvier, le chômage est reparti à la hausse en février, atteignant 3,49 millions de chômeurs sans aucune activité en métropole. A peine 6.300 de moins que le record absolu de fin 2014 (3,5 millions).
Une fois encore, les seniors ont été frappés de plein fouet, avec des hausses de 0,7% sur un mois et de 9,1% sur un an. A l'inverse, les jeunes ont vu leur situation s'améliorer légèrement pour le deuxième mois consécutif (-0,3%).
En attendant la reprise
"Tant que nous n'avons pas une croissance plus forte, autour de 1,5%, il est difficile de créer de l'emploi", a admis Manuel Valls, se faisant l'écho de nombreux économistes. Or le produit intérieur brut n'a augmenté que de 0,4% l'année dernière.
Le gouvernement espère une forte reprise en 2015. S'il prévoit officiellement une croissance de 1%, son Premier ministre, lui, vise le fameux seuil de 1,5%. Un objectif envisageable au vu des dernières prévisions de l'Insee, qui tablait début avril sur un acquis de croissance de 0,8% au premier semestre.
L'Insee n'y croit pas
Mais l'Institut national de la statistique n'en attend pas d'effets immédiats sur la courbe du chômage, qui devrait grimper à 10,2% mi-2015 de la population active en métropole, niveau inégalé depuis 1997.
Pourtant, le ministre du Travail, François Rebsamen, table "cette année" sur "une stabilisation et, à la fin de l'année, un début de régression" du nombre des inscrits à Pôle Emploi.
"Effort insuffisant du patronat"
Pour y parvenir, l'exécutif mise beaucoup sur le Pacte de responsabilité, qui octroie 40 milliards d'euros d'ici à 2017 aux entreprises, en espérant que cela les incitent à embaucher, former ou investir.
Mais pour l'heure, "le compte n'y est pas", de l'aveu même de Manuel Valls, qui déplore "l'effort insuffisant" du patronat pour négocier des contreparties. Seule une dizaine des 50 plus grandes branches ont pris des engagements.
Outre le Pacte, le gouvernement compte aussi sur les contrats aidés. Dernier né: le contrat "starter", qui offre une aide de 45% du Smic pour l'embauche d'un jeune de moins de 30 ans. M. Rebsamen compte en signer 13.000 dès cette année.
Un demi-million en plus sous Hollande
Toujours pour l'emploi, la loi "activité" d'Emmanuel Macron et la loi "dialogue social" de François Rebsamen sont censées "déverrouiller l'économie" et lever des freins à l'embauche. Les deux réformes doivent être adoptées définitivement pendant l'été.
Le temps presse pour François Hollande, alors que le nombre des chômeurs s'est accru de 571.200 depuis son élection. A quelques jours du troisième anniversaire de son mandat, le président promet: "Je me battrai pendant les deux années qui me restent pour atteindre l'objectif que j'ai fixé, la baisse du chômage."