Le nombre de journalistes en France continue à diminuer
Le nombre de journalistes en France continue de diminuer, selon les derniers chiffres de la Commission de la carte d'identité des journalistes professionnels. L'an dernier, 35.238 cartes de presse ont été attribuées par cette commission, soit un recul de 690 cartes en un an, et de 2.152 depuis le plus haut atteint en 2009.
Parmi toutes les cartes attribuées, seules 1.513 étaient des premières demandes de cartes de presse (soit 649 de moins qu'en 2006). Ces jeunes journalistes sont les plus précaires: 72% sont rémunérés à la prestation (pigistes), et seulement 28% sont mensualisés.
"Les places sont chères"
Ces chiffres ne découragent pourtant pas les vocations. "Je suis conscient que le marché du travail est fermé et que les places sont chères. Et que d’autres métiers sont plus accessibles mais moins sympas. Mais je reste passionné par ce métier", explique Yassin, étudiant à l'IEJ (Institut européen de journalisme). "Les débuts sont difficiles. Mais c'est un beau métier, et je préfère choisir une voie qui me plaît", abonde Nevil, étudiant à l'IICP (Institut international de la communication de Paris).
Axelle, qui a été diplômée il y a trois ans de l'IEJ, confirme: "C’est compliqué, mais on peut y arriver si on le veut. Et je le savais, on m’avait prévenue à l’école. Mais je suis très heureuse d’être journaliste, c’est la première chose qui ne m’ennuie pas. Ca me plait de filmer, de rencontrer des gens, d’être une lançeuse d’alerte".
Les rémunérations modestes n'arrêtent pas ces aspirants journalistes: "Je que les salaires sont faibles, mais l’argent n’est pas ce qui me motive", dit Yassin. Même son de cloche chez Nevil: "On ne gagne pas bien ça vie, mais mon objectif n’est pas de gagner des milliers d’euros..." Axelle, qui est aujourd'hui pigiste pour France Télévisions et une webradio, confie: "J’ai des moments de doute car c’est difficile financièrement. L’an dernier, j’ai gagné à peu près le SMIC. Mais plein de collègues de promo n’ont pas de travail. Et je m’en sors bien pour quelqu’un qui n’avait aucune relation dans le secteur à l’origine. Donc au final, je reste assez confiante".
Précarité
Pour Axelle, la précarité des piges est un problème: "Je ne sais jamais à l’avance combien je gagnerai chaque mois. Je peux donc difficilement anticiper, ou planifier des vacances".
Mais cela n'effraie pas Yassin: "Je sais bien qu’il faut être patient et que je n’aurai pas de CDI dès le début. Mais ça ne me fait pas peur, et je reste optimiste. Je suis prêt à me battre, à être assez flexible, à accepter la précarité, à montrer ma motivation, et que j’ai plus faim que les autres." Idem pour Nevil: "La crise ne me fait pas peur, et la précarité non plus. Le chômage me révolte plus qu’il ne m’inquiète..."
Mais cette situation difficile ne décourage pas les vocations, comme celle de Julian, lycéen, qui veut être journaliste depuis l'âge de 12 ans: "je suis déterminé, j'ai toujours atteint mes objectifs. Qui ne tente rien n'a rien, et je ne veux pas avoir de regrets plus tard. Et ça ne me dérange pas de ne pas gagner grand chose..."