L'administration Trump songe à réguler Facebook et Google comme des services publics
Certains services Web sont désormais jugés tellement incontournables qu'il faudrait les réguler aux États-Unis comme le sont les fournitures d'eau ou d'électricité, selon un proche conseiller du président Trump.
Facebook et Google pourraient-ils devenir des biens publics comme la distribution de l'eau ou de l'électricité aux USA ? Certains y pensent fortement, notamment au sein de l'administration Trump. Selon The Intercept, site d'investigation américain, cette idée est en train d'être étudiée par Steve Bannon, conseiller spécial du président Donald Trump, l'un des artisans de sa victoire par le biais de son site d'informations (critiqués) Breitbart News.
Steve Bannon aurait eu des discussions concordantes avec trois personnes dans lesquelles il évoque le fait que Google et Facebook sont devenus des services monopolistiques incontournables pour les citoyens, à la manière d'autres services publics (routes, etc.)
Une fois n'est pas coutume, c'est de l'aile républicaine et conservative de la vie politique américaine que naît un besoin de régulation. Cela s'explique en partie par le fait que l'administration Trump est en délicatesse avec les géants de la tech, les deux blocs s'opposant sur de très nombreux sujets - émigration, droits des minorités, etc.
Ces idées de Steve Bannon font également écho à une tendance de plus en plus marquée aux États-Unis, qui voient dans ces géants des sociétés en situation de quasi-monopole. Jonathan Taplin, professeur à l'université de Princeton, va même un peu plus loin et estime que ces entreprises pourraient nuire à la démocratie.ux
Les États-Unis ne sont pas l'Europe
The Intercept explique très bien que la conception du service public américain – "utilities", en anglais - n'est pas synonyme de celle que l'on retrouve en Europe. Ainsi, quand les États gèrent une majorité de services publics sur le Vieux continent, aux USA, de nombreuses sociétés privées assurent des missions de service public tout en étant pilotées par une logique de rentabilité.
De plus, il ne s'agirait pas de démonter totalement Google ou Facebook ou de "nationaliser" les entreprises, mais d'identifier certains services qui seraient toujours opérés par les entreprises mais régulés par un agent gouvernemental.
Pour Google, cela pourrait être le moteur de recherche qui serait ainsi régulé, par exemple. S'il ne s'agit pas encore d'un projet mais uniquement d'une réflexion, cette évolution du Web pourrait amener les Européen(e)s à faire évoluer leur vision du Net. Car qu'on le veuille ou non, les USA sont le principal moteur du Web.