Assurance chômage: l'industrie agro-alimentaire dénonce « un coup de poignard »
Les entreprises et syndicats du secteur de l'alimentation dénoncent la réforme de l'assurance chômage. Ils qualifient de « coup de poignard » le projet de bonus-malus des cotisations chômage patronales .
Ils sont en colère et ils le font savoir. Une centaine d'entreprises et syndicats du secteur de l'alimentation expriment leur inquiétude dans une lettre ouverte au Premier ministre et publiée dans le Journal du Dimanche. « Nous découvrons avec stupeur, dans le cadre de la réforme de l'assurance chômage, un projet de bonus-malus qui vise notamment les emplois saisonniers ».
« Ce serait un coup de poignard dans le dos. Toute sur-taxation des contrats saisonniers constituerait un risque économique majeur », ajoutent-ils. Ils précisent que les entreprises du secteur « transforment 70% de la production agricole et de la pêche et s'adaptent de manière structurelle à des moments de récoltes et de consommation ».
Parmi les signataires figurent notamment les groupes Fleury Michon, Haribo, Lindt, Daucy et Sodebo. Quelques organisations professionnelles se sont également jointes à l'appel, dont le syndicat du chocolat ou encore la Fédération nationale de l'industrie laitière.
Pénaliser les entreprises qui abusent des contrats courts
La réforme de l'assurance chômage prévoit d'appliquer un système de bonus-malus dans plusieurs secteurs, grands consommateurs de contrats courts. L'objectif est de pénaliser les entreprises qui abusent des CDD courts et font financer les creux de leur activité par l'assurance chômage. Selon Pôle emploi, le secteur « fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac » est celui qui a le plus fort taux de rupture.
La mesure sera appliquée pour les entreprises de plus 11 salariés, dans les secteurs où les entreprises abusent des contrats précaires. Seront concernés: l'hébergement et la restauration, l'agroalimentaire, l'eau et les déchets, la plasturgie ou encore le bois et papier. En revanche, des secteurs utilisant beaucoup de CDD échappent à la mesure, notamment le bâtiment, la santé ou l'audiovisuel.
Ainsi les entreprises concernées verront leur taux de cotisation patronale chômage varier d’un point, c’est-à-dire descendre à 3% pour les plus vertueuses et monter à 5% pour les autres, et ce à compter de 2021.