Yanis Varoufakis en 10 phrases choc
Le virulent ministre des Finances grec, Yanis Varoufakis, roi des phrases assassines, a annoncé sa démission ce lundi 6 juillet. Retour sur 5 mois de franc-parler.
Yanis Varoufakis aura marqué les esprits grâce à son sens de la formule. Une verve qui aura joué dans son départ. En effet, ce lundi 6 juillet, le ministre grec des Finances a annoncé sa démission. Et pour ne pas déroger à sa réputation, il l'a fait avec panache : "je porterai le dégoût des créanciers avec fierté", écrit-il sur son blog. Cette dernière pique conclut 5 mois de franc-parler. Florilège de ses meilleures phrases.
29 janvier 2015: "nous sommes pour un mode de vie frugal"
"Nous sommes pour un mode de vie frugal, nous ne pensons pas que développement signifie multiplication de Porsche Cayenne dans les rues étroites de nos villes, ordures sur les plages et dioxyde de carbone dans l'atmosphère", explique-t-il lors de sa première conférence de presse à Athènes, deux jours après sa prise de fonction.
5 février 2015: " nous ne sommes même pas tombés d'accord sur le fait de ne pas être d'accord"
"De mon point de vue, nous ne sommes même pas tombés d'accord sur le fait de ne pas être d'accord", déclare Varoufakis à Berlin après un entretien avec son homologue allemand Wolfgang Schäuble.
8 février 2015: " si on enlève la carte Grèce, les autres s'écroulent"
"La sortie de la Grèce de l'euro n'est pas une perspective qui rentre dans nos plans, simplement parce que nous pensons que l'Europe est fragile. C'est comme quand on construit un château de cartes. Si on enlève la carte Grèce, les autres s'écroulent", prévient-il dans un entretien à la télévision italienne RAI.
11 février 2015: "substance intellectuelle"
"Wolfgang Schäuble est probablement le seul politique européen avec de la substance intellectuelle", déclare Varoufakis à l'hebdomadaire Stern au sujet du ministre allemand des Finances, qui passe pourtant pour l'un des plus intransigeants vis-à-vis des Grecs.
25 février 2015: " attendez-vous au pire"
"Ce que je dis à mes homologues est ceci: si vous pensez que vous avez intérêt à abattre des gouvernements progressistes comme le nôtre (...) alors attendez-vous au pire", met-il en garde dans Charlie Hebdo.
27 février 2015: " nous sommes fiers de (son) niveau d'imprécision"
"Nous sommes fiers de (son) niveau d'imprécision", lance Yanis Varoufakis au sujet du programme d'engagements de réformes transmis par Athènes à ses partenaires européens. En grec, il se félicite de "l'ambiguïté créatrice" de l'accord.
15 mars 2015 : "un honneur que Bild essaie de me nuire"
"C'est un honneur que Bild essaie de me nuire. Plus ils le font, mieux je dors la nuit", déclare Varoufakis à l'agence grecque ANA, après que le tabloïd allemand eut annoncé sa démission imminente.
15 mars 2015: " petits problèmes insignifiants de liquidité"
"De petits problèmes insignifiants de liquidité ne doivent pas diviser l'Europe", relativise Yanis Varoufakis sur la chaîne allemande ARD.
26 mai 2015: "nous avons rempli nos obligations vis-à-vis des créanciers"
"Depuis quatre mois nous avons rempli nos obligations vis-à-vis des créanciers en puisant jusqu'au fond de notre économie, on ne peut pas faire cela indéfiniment et nos créanciers le savent", lance le ministre sur CNN. "Donc il commence à être temps qu'ils se mettent d'accord" et "fassent le dernier quart du chemin, puisque nous en avons déjà fait les trois autres quarts".
3 juillet 2015 : "plus gros ratage de l'histoire"
"Nous avons un très mauvais système de gouvernance en Europe", déclare-t-il à BBC News. "Ce n'est pas la bonne manière de diriger une union monétaire. C'est une parodie. C'est une comédie des erreurs depuis maintenant cinq ans." "Le programme qu'ils ont imposé à ce pays et qu'ils veulent continuer à imposer (...) va rester comme le plus gros ratage de l'histoire économique".
Bonus: 4 juillet 2015: "ce qu'ils font avec la Grèce a un nom: terrorisme"
"Ce qu'ils font avec la Grèce a un nom: terrorisme", accuse Yanis Varoufakis dans El Mundo. "Pourquoi est-ce qu'ils nous ont forcés à fermer les banques? Pour insuffler la peur aux gens. Et quand il s'agit de répandre la peur, on appelle ce phénomène le terrorisme", développe le ministre au sujet de la politique du FMI, de la BCE et de l'UE.