Mais à quoi servent donc les campagnes électorales ? 142 jours exactement avant que les urnes livrent leur verdict, les économistes d’Election scope publiaient leurs prévisions de résultats de la présidentielle américaine, des prévisions dont le détail figurent dans la publication scientifique Political science & politics d’octobre. Des prévisions qui ont fait mouche, puisqu’elles étaient juste pour 48 Etats sur 50, et à dix grands électeurs prêts, alors qu’ils sont plus de 500 !
its the economy stupid !
Et ce coup de maître n’est pas un coup d’essai, puisque Electionscope annonçait, six mois à l'avance, la défaite de la droite aux législatives françaises de 1997, la réélection de Jacques Chirac en 2002 comme celle, triomphale, de George Bush en 2004, et la victoire très serrée, sans majorité absolue, de la CDU d'Angela Merkel en Allemagne en 2005, ainsi que la victoire de Nicolas Sarkozy en 2007 face à Ségolène Royal.Une seule erreur : la présidentielle 2012.
c'est le bilan, pas le programme qui compte
Pourquoi ce plantage? Parce que le vote anti-Sarkozy des électeurs du Front National a fait la différence en faveur de François Hollande. Morale de l’histoire : sauf évènement politique majeur comme ce vote FN, ou un accident de parcours d’un candidat comme a failli l’être, à quelques jours près, l’affaire DSK, les campagnes électorales sont un grand barnum démocratique, mais ne servent à rien. « La réalité, c’est que les électeurs expriment d'abord dans l'urne un avis sur le bilan du candidat sortant, expliquent Véronique et Bruno Jérôme d’Electionscope. Les gens ne sont pas naifs : ils se méfient des promesses de programmes souvent flous, et jugent d’abord un candidat sortant qui défend son bilan ». C’est pourquoi l’évolution du chômage, du pouvoir d’achat, du moral des ménages sont de si bons indicateurs avancé des résultats électoraux !