La France cible des marchés en 2013
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Seule la France n'a pas fait de vraies réformes pour redresser sa compétitivité. Elle risque de le payer cher
Mauvaise nouvelle pour la France : la zone euro va mieux. Ca y est, après avoir été poussé bien trop loin, la rigueur commence à s’adoucir : le FMI, le nez sur ses chaussures, recommande de desserrer l’étau de l’austérité et demande un étalement du calendrier de remboursement de la dette grec, aujourd’hui intenable. En Allemagne, Angela Merkel parle de baisse d’impôts pour relancer la demande intérieure. Demain, c’est l’Europe tout entière qui adoucira la trajectoire de retour aux déficits publics à 3% du PIB, notamment pour l’Espagne et la France. Et quand Madrid aura fait appel au MES, les craintes sur l’avenir de l’Espagne commenceront à se dissiper.
La rigueur va s'atténuer
De quoi « on » s’apercevra alors ? Que tous les pays qui vont sortir du cercle vicieux austérité récession ont quand même fait d’importants efforts structurels : depuis quatre ans, le coût du travail a baissé de 20% en Irlande, de plus de 10% en Grèce, 5% en Espagne. Il a stagné en Italie mais … il a augmenté de 5% au moins en France.Les pays du sud regagnent en compétitivité
« On » se rendra compte aussi que dans tous ces pays, les déficits commerciaux se réduisent, et pas seulement parce que la crise freine les importations, mais parce que l’amélioration de la compétitivité stimule les exportations. En France, la balance commerciale industrielle ne montre aucun signe de redressement pour l’instant.Seule la France n'a pas fait d'efforts...
Dans tous ces pays, on réalisera que d’importants efforts ont été consentis pour réduire les déficits publics structurels, et allégé le poids des dépenses publiques dans le PIB. Sauf en France, où leur niveau dépasse de 6 à 15 points celui de ces pays à la diète.Bref, on se rendra compte que la France est le seul pays qui en augmentant le nombre de fonctionnaires, ou en refusant de toucher à son mille-feuille administratif, ne fait rien pour réduire un train de vie excessif depuis quarante ans. Et que pire encore, la créativité fiscale sans borne déployée pour créer de nouveaux impôts ne rapportant rien amenuise notre potentiel de croissance en fait fuir les investisseurs.