Atomes très crochus
Entre choix écologiques et choix économiques, le calcul est souvent vite fait. Eviter le désastre financier d'un pays dépasse les considérations sur l'avenir de la planète. Le Japon le prouve une nouvelle fois. Difficile de trancher...
Le déficit commercial du Japon a bondi de 64% sur un an en septembre. C'est le quinzième mois d'affilée. Du jamais vu. On peut parler du yen très déprécié face au dollar et à l'euro ou encore des achats d'équipements électroniques depuis l'étranger qui ont bondi mais ce sont les importations de pétrole, gaz et charbon qui pèsent lourdement dans la balance.
Deux ans et demi après la catastrophe de Fukushima le Japon a dû faire tourner à plein régime les installations thermiques. La facture a donc flambé. C'est pourquoi Tokyo envisagerait sérieusement de revoir son plan énergétique en remettant le nucléaire au programme voire en envisageant la construction de nouveaux réacteurs. Rien encore d'officiel. Mais dans ce plan il serait clairement affirmé que "l'énergie nucléaire est une importante énergie de base". Le document plaide tout de même aussi pour une intensification de l'usage des énergies naturelles renouvelables, afin de lutter contre le réchauffement climatique. Il souligne cependant que se pose un problème de mise à jour des réseaux électriques pour gérer de façon rationnelle la diversité des modes de production. On sait bien que ces énergies sont intermittentes.
Sous surveillance
Tokyo accueillera les JO de 2020, autant dire que le pays devra être en mesure de garantir le bon fonctionnement de l'événement. Difficile de couper le courant. L'opinion publique n'est visiblement pas encore du même avis sur le nucléaire. Les cancers de la thyroïde ont augmenté sensiblement chez les enfants de Fukushima. Mais selon le gouvernement et les scientifiques japonais, il est trop tôt pour dire que l’accroissement du taux de cancer est en rapport avec la catastrophe de mars 2011. Les poissons sont toujours hautement radioactifs sans parler des sols. Selon les experts, près de 16,1 milliards de milliards de becquerels ont déjà été déversés dans la mer depuis juin 2011. Tout redémarrage d'une centrale est soumis à la certification de sûreté que doit délivrer l'Autorité indépendante de régulation nucléaire sur la base de nouvelles normes plus sévères entrées en vigueur en juillet dernier. Aucun n'a reçu pour le moment d'accord préalable. A suivre...