Chomage: Mario Draghi n'a plus le choix
parce que la crise italienne nous apprend que le chômage est une menace directe sur l'existence de l'Euro, Mario Draghi doit en faire sa priorité
L’évolution est inéluctable, mais comme toutes les évolutions de cette crise, elle va prendre du temps, toujours plus de temps, toujours trop de temps
Nous sommes entrés dans cette crise avec une Banque centrale dont le mandat était de protéger le continent de l’inflation. Disait-on. En fait il allait évidemment bien au-delà. Le mandat de cette banque, comme de toute les banques centrales du monde, comme finalement de tous les organismes constitués non-suicidaires, c’est de défendre, de manière ultime, son existence. Et donc, en ce qui concerne la BCE, l’existence de l’Euro, et donc, de répondre quoi qu’il en coûte aux menaces systémiques qui viendraient poser la question de l’existence même de la monnaie.
Quoi qu’il en coûte, ce furent 1000 milliards lâchés sur le continent pour soutenir le système bancaire. Quoi qu’il en coûte, ce fut une franche opération de déstabilisation de Berlusconi parce qu’il en venait à menacer l’ensemble du continent. Quoi qu’il en coûte, c’est la promesse de racheter directement de la dette si un Etat en faisait la demande. Quoi qu’il en coûte c’est la surveillance intensive du système bancaire.
Le chômage entre maintenant dans le cadre du mandat
Et quoi qu’il en coûte c’est désormais le chômage. Pourquoi ? Parce que la crise politique italienne met directement en cause l’existence de L’euro. On peut imaginer l’Euro sans la Grèce, on ne peut plus imaginer l’Euro sans l’Italie. Or c’est bien le chômage qui est à l’origine directe de cette crise. Et c’est bien l’Euro qui est identifié comme le principal responsable du chômage dans les discours politiques qui ont recueilli le plus de voix. La logique est implacable: à partir du moment où l’Euro est dénoncé comme le responsable du chômage, et quand cette dénonciation prend une telle force qu’elle menace directement l’existence de la monnaie unique, Mario Draghi doit, de par son mandat, trouver les moyens de relancer l’emploi.
Pour la banque Centrale Européenne, c’est au-delà d’une charte fondamentale, au delà de tous les traités qui la fonde, c’est une question d’existence: l’Italie nous apprend que le chômage est aujourd’hui la menace la plus importante pour l’existence de l’Euro, aucun élément de reprise de croissance ne laisse envisager que cette menace puisse s’apaiser même à moyen terme par le simple jeu du cycle économique, et les pouvoirs issus d'élections démocratiques très serrées n'ont pas assez de force pour imposer des réfomes structurelles. Mario Draghi devient donc le dernier recours. Le chômage peut parfaitement être un élément de la politique monétaire, c'est en tout cas la conviction de la Réserve Fédérale américaine, la Banque Centrale Européenne doit donc maintenant en faire sa priorité. Va donc en faire sa priorité. Ce n’est qu’une question de temps