Quand le gouvernement fait la politique fiscale de... Sarkozy
La TVA restauration est la pièce qui manquait, le puzzle est complet, et qu’on le mette dans tous les sens, ce puzzle fiscal tel qu’il se dessine est trait pour trait celui de… Nicolas Sarkozy.
J’exagère, mais regardez les choses en face : alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail ? Sarkozy avait fait la moitié du chemin. Blocage du barème de l’impôt sur le revenu ? Là encore, installé par Fillon. Le plafonnement des niches fiscales ? L’essentiel du boulot était en route. L’examen du poids des cotisations sociales sur le cycle productif ? Je pense que les rapports sont encore au ministère de l’industrie. Les menaces sur les niches ISF-PME ? Mais tous les ans, ces dernières années, il a fallu se battre pour les maintenir…
Reste quoi ? La taxe à 75% ? On en verra les contours exacts, mais ok, j’admets. Comme j’admets la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires (très ambigüe, d’ailleurs cette mesure. Qu’on le veuille ou non, c’était une baisse marginale du cout du travail. Les refiscaliser, pour ensuite procéder à une baisse générale des charges manque un peu de cohérence). Avouez que ces deux éléments sont des marqueurs politiques, mais ne dessinent pas une politique fiscale cohérente. Cela veut dire que décidemment les lobbys sont les plus puissants dans ce pays, ça veut dire qu’on reste sur une politique fiscale qui évoluera au gré des humeurs et des revendications des plus puissants d’entre eux. Ça veut dire, pour conclure sur les restaurateurs, qu’on n’est pas sorti de l’auberge.