L'anti-dépresseur tend la perche
Dans la rubrique on n'arrête pas le progrès, en attendant le retour des farines animales, voici maintenant le poisson aux tranquillisants. Mais apparemment l'effet obtenu n'est pas celui escompté...
Prenez une jolie perche européenne. Laissez la nager joyeusement dans des eaux usées à proximité des villes. Si possible contenant des résidus d'anxiolytique oxazépam. Et observez la. Très vite l'animal à nageoire devient plus audacieux et plus vorace.
Ce sont des chercheurs de l'université d'Umea en Suède qui se sont amusés à faire l'expérience en récupérant l'eau de certains cours d'eau.
"Les perches qui ont avalé de l'oxazépam osaient s'éloigner de leur refuge pour explorer de nouveaux lieux potentiellement dangereux pour elles", explique Thomas Brodin, le principal auteur de l'étude. Elles se tiennent à l'écart des autres perches.
Anti-social tu perds ton sang froid !
Cela peut faire sourire mais c'est tout un écosystème qui s'en trouve bouleversé. Si les perches se font dévorer par des prédateurs à tour de bras, l'espèce disparait. L'équilibre aquatique est affecté. A la clé même des changements écologiques avec une prolifération d'algues.
C'est tout un cocktail de médicaments qui se retrouve ainsi dans les systèmes aquatiques à travers le monde. Une bombe à retardement !
Évidemment difficile de ne plus donner de médicaments. Mais ce sont les stations d'épuration qui doivent être surveillées de près. L'homme a encore du chemin à parcourir...