L'impact réel du Crédit d'Impot

Ce sont des éléments très intéressants qui commencent à émerger des bureaux d'analyse sur le Crédit d’Impôt. Ils permettent de conclure à un geste finalement très important.

En quelques jours, ce sont trois notes publiées par les équipes de recherche économiques des banques et des maisons de gestion, 3 notes qui vont toutes dans le même sens. La première émanait des équipes de DNCA et parlait d'un impact global d'amélioration du résultat des entreprises dont "80% de l'activité est réalisée en France" de 10 à 15%. DNCA insistait sur le fait que les 20 milliards prévus du crédit d'impôt représentaient, à eux seul, la motié de la collecte de l'impôt sur les sociétés 2011, et parlait donc d'un geste "très important"

Exane va encore plus loin et donne l'impact précis sur des sociétés comme Suez environnement (9% d'amélioration du résultat), ou Veolia (18%!). Exane s'intéresse aussi à des valeurs moyennes comme Club Med, Norbert Dentressangle, Derichebourg, Beneteau, Trigano, parlant d'une amélioration du résultat de 10%

Société Générale reprend des chiffres comparables et s'intéresse aussi au secteur des services informatiques et des sociétés d'ingénérie (Devoteam, Sopra, Altran, Steria etc...) évoquant une amélioration de 7,5 à 10% du résultat.

Pas une révolution

Attention, les analystes restent lucides, "le crédit d'impot ne s'attaque pas au manque de compétitivité du marché du travail français, et à cette dualité qui donne trop de protection à ceux qui ont un emploi et ferme ce marché à ceux qui sont au chômage", de même qu'ils jugent que les recettes mises en face de ce dispositif seront sans doute insuffisantes "ce qui peut laisser prévoir un nouveau dérapage budgétaire à la fin 2013".

Société générale pense que le crédit d'Impot va renforcer la compétitivité des entreprises françaises et, à moyen terme, créer un point de croissance supplémentaire (200.000 créations d'emploi et baisse de 0,8% du taux de chômage), "the CICE bill signals a shift in the government's position regarding the corporate sector"

Finalement, c'est un pari que pourraient tenter beaucoup d'entreprises

des chiffres qui n'ont sans doute pas été pris en compte par les marchés, sur la valorisation boursière des entreprises. Mais ça n'est pas le plus important. ce qui compte vraiment, c'est que ces chiffres n'ont pas été pris en compte par les patrons eux-mêmes, je veux dire, l'ensemble des PME, qui, à leur échelle, pourraient bénéficier d'éléments comparables.
Quand ce sera fait, et pour peu que Montebourg se calme, le gouvernement aura peut-être, alors, son choc de confiance