Oups...
Le FMI reconnait les mêmes erreurs que les techniciens de Fukushima et prend acte d’une nouvelle ère de la gestion des crises
Coup sur coup deux crises majeures ont été parfaitement bien gérées. Et la gestion parfaite de ces crises les a transformées en catastrophes sans précédent.
Vous comprenez le paradoxe : bien gérées au sens où l’on a rigoureusement appliqué le manuel. A Fukushima il était rigoureusement interdit de balancer de l’eau de mer à jets continu sur le réacteur pour le faire refroidir. On a obéi. On ne l’a pas fait. Avant d’être obligé de le faire, trop tard.
En Grèce il était rigoureusement impossible d’admettre un défaut sur un état souverain de la zone Euro. On a obéi. On ne l’a pas fait. Avant d’être obligé de le faire, trop tard (sur les « excuses » du FMI l’essentiel est là)
C’est un professeur à Polytechnique, Patrick Lagadec, qui raconte cela à la perfection depuis de nombreuses années, (beaucoup de choses disponibles sur son site) et il en tire des conclusions qui sont maintenant au cœur des réflexions des ingénieurs : la mondialisation et l’accélération de l’innovation induit des tailles industrielles et des connexions telles, qu’aucune crise ne peut se gérer en fonction de procédures préétablies. Tout comme l'impact de catastrophes climatiques sur des zones où la densité de population s'est considérablement renforcée.
Il faut absolument que les responsables politiques rattrapent là-dessus leur retard. Le premier mot d’une gestion de crise doit être « nous ne savons rien », le premier geste d’une gestion de crise doit être de faire table rase.
La crise de 2007-2012 (pour l’instant) en est l’incarnation économique, l’impact de la faillite de Lehman la démonstration physique, les aveux du FMI, le signe d’une prise de conscience