Plus soif !
Plus on parle de ce que l'on mange, de ce que l'on respire et de ce que l'on boit, plus nous ne nous étonnons plus de périr dans les pires souffrances. C'est à nouveau l'eau du robinet qui nous inquiète. L'association UFC-Que Choisir brandit une nouvelle menace.
Plus d'un million et demi de personnes ne peuvent pas en revanche savourer l'eau de leur robinet. En cause, l'agriculture. Dans 63% des cas de non-conformité, l'eau arrive trop chargée en pesticides, en nitrates issus des apports d'engrais et de fumure animale sur les cultures et en sélénium, un composant du sous-sol naturel mais toxique qui apparaît dans les cas de "surexploitation des nappes phréatiques". Cela ne donne guère envie. Le Nord-Est de la France est particulièrement concerné. Le souci est que la pollution à la source n'est pas évitée. En revanche des moyens importants sont déployés pour rendre l'eau saine. Et parfois on en arrive à des excès. Un tiers des pollutions proviennent de défauts dans le traitement de l'eau (surdosage en chlore ou dépassement de teneur en aluminium)
Bonne nouvelle, quand Eau de Paris dit que vous pouvez vous passer d'une bouteille d'eau minérale il a bien raison. Les résultats sont très bons en zone urbaine. Alors faut il se tourner vers des grandes marques d'eau minérale? Là encore c'est un dilemme.
Bisphénol A et pesticides
Une étude dévoilée en mars, menée conjointement par la revue 60 Millions de consommateurs et la fondation de Danielle Mitterrand a bousculé toutes les certitudes. Une bouteille sur 5 présente des résidus de pesticides ou de médicaments. 10 % des échantillons d’eau en bouteille analysés contiennent des traces de tamoxifène, une hormone de synthèse utilisée dans le traitement du cancer du sein. Sans parler du plastique des bouteilles qui libère des perturbateurs endocriniens dans l'eau minérale. L'analyse de certaines bonbonnes d'eau, souvent utilisées dans les entreprises et les collectivités, est plus inquiétante pour la santé. Des traces de bisphénol A, un perturbateur endocrinien, des traces de pesticides (atrazine) ainsi qu'un retardateur de flammes ont été retrouvées. C'est bien un nouveau fléau: les résidus de médicaments qui envahissent nos vies. Et pourtant il faut bien boire pour vivre. J'avoue que soudain, je n'ai plus vraiment soif...