Une chance mais à quel prix ?
Ca y est, le suspens a pris fin. Ségolène Royal vient de dévoiler le projet de loi sur la transition énergétique. A force d'attendre et de récolter des infos dans les milieux autorisés, personne n'est vraiment surpris mais on se demande toujours d'où viendra l'argent...Et si on en aura...
La loi sur la transition énergétique est "un grand défi pour le pays, la nation," et "l'occasion de baisser la facture énergétique" de la France a lancé Ségolène Royal à la mi-journée. "Une chance". Je n'en doute point, Madame la Ministre.
C'est l'occasion de "valoriser de nouvelles technologies, du transport propre, de l'efficacité énergétique et donc d'améliorer la compétitivité des entreprises. Tiens on dirait Green Business...
"J'ai voulu répondre aux attentes des entreprises, notamment sur la simplification, pour que les entreprises puissent investir et répondre à cette attente de créer 100.000 emplois dans la transition énergétique" . Certains peuvent se dire soulager...depuis le temps... En résumé, une part du nucléaire réduite dans la consommation finale, développer la biomasse ou encore la méthanisation des travaux de rénovation énergétique obligatoires, 7 millions de points de charge pour les véhicules électriques d'ici 2030, recycler 55% des déchets non dangereux. Rien de bien surprenant.
10 à 30 milliards d'euros
Ségolène Royal saupoudre l'ensemble d'un allégement fiscal à hauteur de 30 % du montant des travaux engagés entre le 1er septembre 2014 et le 31 décembre 2015, et un éco-prêt à taux zéro relancé à partir du 1er juillet 2014. Il faut dire que la première mouture a été un semi-échec, elle s'avérait bien complexe et décourageait les copropriétaires.
Il y aura aussi la mise en place d'un "chèque énergie" pour les ménages les plus modestes pour payer les fournisseurs d'énergie
Pour financer les transports propres, les collectivités pourront faire appel à une dotation de 5 milliards d'euros de prêts mis en œuvre par la Caisse des dépôts au taux Livret A. Mais on reste un peu sur sa faim. La France utilise aujourd’hui peu le levier de la fiscalité écologique. Ségolène Royal ne veut pas d'écologie punitive. Pour certains c'est au contraire un bon levier de changements de comportement.
Selon les experts, l'ADEME en tête, il faudra mobiliser entre 10 et 30 milliards d'euros supplémentaires chaque année par rapport au niveau actuel des investissements énergétiques. Une conférence bancaire et financière se tiendra lundi prochain sur le sujet.