“Le private equity permet d’accompagner la croissance des entreprises et de viser l’excellence opérationnelle”
Mathieu Wallich Petit est Associé, responsable des activités Private Equity chez KPMG. Avec ses équipes, il accompagne les fonds d’investissement dans des opérations de financement, de transformation et de redressement d’entreprises.
Qu’est-ce que le private equity ?
Le private equity est un mode de financement des entreprises. Le principe, c’est de permettre à des investisseurs de prendre des parts dans des sociétés, dynamiques ou en difficulté, et de financer leur croissance. Il y a plusieurs formes de private equity, comme le LBO, “leverage buy out” ou acquisition par effet de levier, l’amorçage pour les start-up ou encore le redressement opérationnel. La palette est très large.
A quoi sert une telle opération ?
Le but d’une opération de private equity, c’est d’injecter de l’argent dans une entreprise et d’y remettre de la tension opérationnelle avec une gestion plus fine et exigeante. Le nouvel actionnaire, fonds d’investissement, va regarder de manière fine les comptes et la gestion de la société. Il va apporter sa valeur ajoutée d’actionnaire qui a l’habitude d’investir apportant sa vision d’excellence financière pour faire en sorte que la société se développe.
Quels sont les critères recherchés par un fonds d’investissement pour un bon « deal » ?
Les fonds d’investissement évaluent une opération attractive à l’aune de quatre critères. Tout d’abord, il doit s’agir d’une société à fort potentiel de croissance. Ensuite, il faut que celle-ci soit implantée si possible dans plusieurs pays. Le troisième critère est sa capacité à générer du cash-flow, notamment parce que l’un des enjeux d’une opération de private equity réside dans le remboursement de la dette d’acquisition. Enfin, le quatrième et dernier critère consiste, pour le fonds d’investissement, à réussir sa sortie du capital, soit en vendant la société soit en l’introduisant en Bourse.
En quoi le private equity peut être un levier de croissance intéressant pour les entreprises ?
Le private equity permet d’accéder à des montants de financement importants, dans le cadre d’un dispositif personnalisé, adapté aux besoins de l’entreprise : le fonds investit et s’investit aux côtés du management, contrairement à une introduction en bourse (IPO), qui fait entrer des investisseurs non identifiés au capital de l’entreprise. Le private équity est par ailleurs plus adapté pour les premiers pas de l’entreprise que l’IPO, qui demande d’avoir déjà une taille critique et impose un certain nombre de contraintes (communication financière, volatilité de l’actionnariat, perte d’indépendance face aux marchés boursiers,…). Le marché du private equity est d’ailleurs bien plus important que celui de l’IPO. Le private equity peut vraiment servir de tremplin pour une entreprise en croissance.
Quelles sont les sociétés ciblées par le private equity ?
Le marché du private equity est segmenté selon la taille des entreprises. Pour les plus petites entreprises, appelées “Small Cap”, on parle de ticket d’investissement en-dessous de 20 millions d’euros. Pour les sociétés de taille intermédiaire, “Mid Cap”, le montant d’investissement varie entre 20 et 100 millions d’euros. Pour les plus grosses sociétés, les “Large Cap”, le ticket d’investissement dépasse 100 millions d’euros.
Est-ce qu’il y a des secteurs particulièrement porteurs ?
Il y a un réel engouement pour le secteur des technologies et de la Santé. C’est une tendance sur le long terme. A contrario, il y a des secteurs moins porteurs comme le Retail parce que les sociétés de ce secteur sont soumises à un contexte économique plus difficile. Mais globalement, le marché du private equity est dynamique, avec beaucoup d’acteurs et des volumes transactionnels en hausse. Il y a beaucoup d’opportunités, quels que soient la taille et le secteur. En 2017, le marché devrait continuer de croître, même en période d’élection présidentielle qui peut susciter un certain attentisme. Les fondamentaux à court terme restent bons. ll faut en profiter !