Commerce: et si on avançait les soldes ?

Le Conseil National des Centres Commerciaux voudrait pouvoir vider les stocks le plus vite possible

C’est un rebond qui va permettre aux centres commerciaux de reprendre leur souffle. Le Conseil National des Centres Commerciaux enregistre enfin une hausse de la fréquentation sur le dernier week-end précédant Noël, hausse de 6% « Juste avant Noël, les consommateurs ont retrouvé le chemin des pôles commerciaux » commente Gontran Thüring, le délégué général du CNCC, « que ces pôles soient situés en centre-ville où en périphérie. C’est une bonne nouvelle même si ce rattrapage tardif ne permettra pas de récupérer le chiffre d’affaires qui aurait dû être réalisé sans la crise des gilets jaunes ».

Le 17 décembre le CNCC avait encore communiqué sur une baisse de 10% de la fréquentation d’une année sur l’autre, cinquième week-end de contre-performance depuis le début de la crise des gilets jaunes. Les pertes du secteur commercial sont en effet conséquentes et dépasseront sans doute les 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, à comparer tout de même aux 450 milliards de chiffre d’affaires annuels du commerce de détail français. « Ce dernier mois de l’année tient une place très particulière dans la vie d’un commerçant » explique Sylvain Orebi, le patron de l’enseigne de thés Kusmi, « c’est avec ce rush final que l’on sait si l’on gagne de l’argent où si l’on finit l’année en perte, et cela tient parfois à peu de choses ».

Un « boxing day » à la française ? 

Même si beaucoup de consommateurs se sont adaptés, l’enseigne Joué Club avait notamment communiqué il y a 15 jours sur une hausse de 4% de son chiffre d’affaire d’une année sur l’autre, les clients trouvant le temps de se déplacer durant la semaine pour compenser les blocages des week-end, dans l’ensemble, on a bien assisté à une « mini-grève » de consommation, la FEVAD (Fédération de la vente à distance) démentant les anticipations d’un report massif sur le e-commerce, « nous ne constatons aucun effet particulier sur nos chiffres qui enregistrent la même croissance que les annéhttpes précédentes, sans accélération particulière » avait dit François Momboisse, le président de la FEVAD sur BFMbusiness.

La situation est donc globalement préoccupante pour beaucoup d’entreprises de commerce dont la trésorerie était déjà fragilisée avant même la crise, du fait du ralentissement conjoncturel. C’est pour cela que le Conseil National des Centre Commerciaux regrette la date trop tardive du début des soldes d’hiver le 9 janvier en 2019 « alors que la période débute de façon plus précoce chez tous nos voisins européens. Le CNCC réitère sa recommandation d’instaurer un « Boxing Day » juste après Noël, pour marquer la date de début des soldes d’hiver ».

Les stocks sont encore pleins, certains sont mêmes restés bloqués dans les entrepôts du fait des blocages routiers, et les mesures annoncées en faveur du pouvoir d’achat pourraient bénéficier à la consommation des ménages. Le gouvernement a déjà mis en place une cellule de veille économique pour des remboursements anticipés de TVA ou des délais sur les dernières échéances fiscales; dans ces conditions l’idée d’un rush commercial de « l’après noël » pourrait faire son chemin