Des plastiques en révolution

On peut être une jeune pousse et parvenir à bousculer tout son secteur. C'est le cas de la jeune société Carbios installée au Biopôle Clermont-Limagne. Elle vient de réaliser le tour de force de devenir le chef de file d'un important projet de recherche sur le recyclage des plastiques.

Autour de Carbios, rien de moins que les sociétés Groupe Barbier, Ulice (Groupe Limagrain) Deinove mais aussi le CNRS, l'Université de Poitiers et l'INRA. Le nom du consortium: Thanaplasttm. Du beau monde mais l'enjeu est de taille. Selon Jean-Claude Lumaret, Directeur Général de Carbios, "c'est une véritable rupture technologique dans l'univers de la plasturgie. '

Demain, nous n'aurons plus besoin de nous soucier de la fin de vie de ces matériaux plastiques, ils se dégraderont par eux-mêmes au moment voulu ou serviront pour en créer de nouveaux aussi performants. »

L'objectif: développer des technologies innovantes capables de produire, transformer et recycler un très grand nombre de plastiques à partir de procédés brevetés utilisant des enzymes.

Le marché a un énorme potentiel: beaucoup de plastiques mais encore trop peu valorisés. Les chiffres parlent d'eux-mêmes: aujourd'hui, moins de 10 % des plastiques collectés sont recyclés, souvent en produits de bien moindre valeur ajoutée. Les techniques actuelles de recyclage des déchets plastiques, mécaniques ou chimiques, restent encore trop limitées. Et les procédés sont lourds de conséquences en matière de dépenses énergétiques.

Carbios souhaite créer une nouvelle filière du recyclage, plus performante. Plus il y aura de volume, plus le marché se développera. Aujourd'hui, les polymères d'origine biologique ou issus de ressources renouvelables sont deux à quatre fois plus chers que les plastiques issus de la pétrochimie.

Difficile dans ces conditions de faire apparaître de nouveaux produits.Pour un projet de telle envergure, il faut de l'argent: le consortium est doté d'un budget de 22 millions d'euros sur 5 ans. Près de la moitié est financée par Oséo. La révolution verte est donc en marche. Carbios l'accélère...