Hollande demande que l'équilibre de la loi Evin soit respecté
Le président François Hollande déclare qu'il "faut respecter les règles fixées par la loi Evin" en matière de publicité pour l'alcool
Le président de la République, François Hollande, qui inaugure dimanche 14 juin à Bordeaux le 18e Vinexpo, plus important salon des vins et spiritueux au monde, alors que le Parlement vient d'assouplir la loi Evin contre l'avis du gouvernement, a souhaité ne pas "remettre en cause l'équilibre de la loi en matière de publicité sur les alcools".
"Je viens à Vinexpo parce qu’il s’agit de l’un des plus grands salons au monde. Il consacre la réussite d’une filière, celle du vin, qui fait travailler plus de 500.000 personnes dans notre pays et dégage plus de 10 milliards d’euros d’excédent commercial. Nous en avons bien besoin. C’est aussi une culture qui permet à la France de rayonner grâce à un produit de grande qualité", a indiqué dans une interview à Sud Ouest Dimanche François Hollande, premier chef de l'Etat à inaugurer ce salon depuis sa création en 1981.
"Il y a néanmoins des règles qui doivent être rappelées, ce sont celles qui ont été fixées par la loi Evin il y a 25 ans", a-t-il toutefois tempéré. "Je sais les préoccupations qui existent pour préserver la promotion de l’oenotourisme, c’est un sujet qu’il convient de traiter sereinement sans remettre en cause les équilibres de la loi Evin en matière de publicité sur les alcools", a-t-il affirmé.
Contre l'avis du gouvernement
Jeudi, lors de l'examen en commission en nouvelle lecture du projet de loi Macron, les députés n'ont pas suivi le gouvernement qui demandait la suppression d'un amendement du Sénat faisant la distinction entre information et publicité sur l'alcool.
"Il fallait dépoussiérer" la loi Evin, s'est félicité l'auteur de l'amendement, le sénateur Gérard César (Les Républicains, ex-UMP), tandis que le ministre de la Santé, Marisol Touraine, a qualifié cette décision de "coup dur pour la santé publique".
Cet amendement "ne remet nullement en cause, ni l’esprit, ni la lettre de la loi Evin mais vise à éviter (...) qu'il devienne risqué pour un journaliste, un cinéaste ou un romancier d’évoquer nos produits vinicoles ou d’y faire référence", a aussi argué le député PS de la Gironde Gilles Savary.
Le vin dans les négociations transatlantiques
Par ailleurs, le ministère des Affaires étrangères a annoncé jeudi une série de mesures pour améliorer l'accueil des touristes en France, notamment en matière d'oenotourisme, dont un fonds d'investissement qui pourrait être doté de "plusieurs centaines de millions d'euros".
François Hollande a également souhaité qu'un volet viticulture soit inclu dans les accords transatlantiques: "C’est indispensable", a-t-il dit à Sud Ouest Dimanche. "Nous avons le devoir de préserver les identifications de produit, pas seulement pour la viticulture mais pour l’ensemble de l’agriculture, c’est un principe absolu. Nous devons aussi garantir des protections contre la contrefaçon, la confusion et la concurrence déloyale qui se ferait au détriment de la qualité et de la sécurité".