Alimentation : le boum du marché vegan
Les start-ups et les industriels s'emparent de ce nouveau secteur sain et écologique. Prise de conscience ou effet de mode, le marché vegan est en plein essor.
Végétariens, Végétaliens, fléxitariens ou encore vegans, toutes ces personnes au régime alimentaire sans viande ont souvent été critiquée pour leur choix. Pourtant, aujourd'hui le marché végétal prend de la valeur et pousse les géants de l'agroalimentaire à se lancer dans ce commerce bon pour la santé.
Le premier steak entièrement végétal fabriqué par un industriel alimentaire est Fleury Michon, un groupe qui s'est bâti sur la charcuterie. Ce qui est assez paradoxal. Récemment, Danone, le numéro un mondial du yaourt s’est lancé dans l'ultra-frais végétal sous la marque Alpro. Les produits évoquent le yaourt mais ne contiennent aucun lait d'origine animal. Les distributeurs ont eux aussi voulu leur part dans ce marché comme Carrefour avec Carrefour Veggie. En juin 2017, Monoprix a de son côté ouvert quatre petits magasins Naturalia à Paris dont les produits sont certifiés 100 % vegan.
En quête de transparence
L'ancien porte-parole de la gamme Carrefour veggie, Richard Vavasseur explique d'ailleurs que la création de ces produits vient au départ d'une volonté "d'honorer la cuisine végétale". Il estime aussi que l'entrain des leaders de l'agroalimentaire pour les aliments 100% naturels est "plus un phénomène de fond à accroître plutôt qu'un effet de mode même s'ils s'appuyent sur les tendances et la demande des consommateurs". Si l'industriel se lance dans le végétarisme c'est aussi parce qu'il y a une envie des clients de manger sain et équilibrer. "Il y a quelques années c'était le Bio et aujourd'hui c'est le vegan", estime Richard Vavasseur. De nombreuses études montrent en effet que le mode de consommation des Français change au fil des années. Aujourd'hui, ils prennent conscience de leur alimentation et du bien-être de la planète.
A côté des mastodontes de la grande distribution, des petites entreprises tentent aussi le pari de l'alternative aux produits fabriqués avec des matières animales comme le fromage. La start-up Tomm' Pousse crée par exemple du fromage à partir de noix de cajou. Odontella a choisi de créer des alternatives aux fruits de mer avec que des matières végétales. Quant à la start-up Funky Veggie, elle crée des snacks vegan et sans gluten en forme de boule.
Pour Camille Azoulai, fondatrice de la marque, l'un des buts principaux était de retrouver la transparence des produits. "Aujourd'hui on trouve trop de produits transformés qui n'ont plus leur goût d'origine. Les clients ont besoin de savoir ce qu'ils mangent, d'où viennent les produits ce qui explique cette demande de 100% naturel et de transparence, ils veulent le produit le plus brut possible", indique-t-elle. Aujourd'hui Funky Veggie vend environ 30.000 produits par mois -y compris dans des grandes chaînes comme Franprix et Casino- un chiffre en hausse qui suit la courbe de croissance du marché.
Une éthique de consommation
Mais l'alimentaire n'est pas le seul secteur à se tourner vers une production plus éco-responsable. On ne compte plus les marques de cosmétiques et de vêtements qui optent désormais pour des matériaux d'origine végétale et non animale. La marque parisienne La Seine & Moi a ainsi choisi de créer des manteaux de fourrure en se passant du poil animal. "La Seine & moi veut véhiculer des valeurs positives en faveur de l’environnement", indique Lucie, responsable presse de la marque.
La mode et l'alimentaire sont deux milieux différents où le vegan ne s'exploite pas de la même façon. "Contrairement au gluten, je ne pense pas que ce soit un effet de mode. Le nombre de Vegan ne fait que croître, même s’il reste marginal comparé au reste de la population. Ce terme est lié à une éthique, à des valeurs humaines et de respect. C’est pourquoi je crois en sa pérennisation", conclut Lucie.