Les abeilles: le miel de la vie
J'avoue aimer beaucoup le miel. Mais depuis que je suis allée au cinéma vendredi dernier, mon regard a changé sur cette délicieuse sustance. Les abeilles se meurent, on le sait. Mais un documentaire, Des abeilles et des hommes, nous ouvre les yeux sur cette disparition. Et l'homme n'a pas de quoi être fier.
Des paysans chinois s'approchent des arbres en fleurs et y posent parfois maladroitement du pollen. Le contraste est saisissant avec la légèreté du ballet des abeilles. Dans certains régions de Chine, il n'y en a plus aucune. La faute à Mao. Le grand timonier a eu la bonne idée de détester les moineaux qui allaient voler éhontément les graines. Il a donc décidé de les éradiquer. Grand bien lui a pris puisque la vermine a proliféré. Les Chinois ont eu recours massivement aux pesticides. Les abeilles n'ont pas survécu.
En Californie, des apiculteurs n'ont pas le moindre état d'âme. Pour gagner de l'argent toutes les méthodes sont bonnes. «J'ai 4000 ruches. Les producteurs d'amandes me donnent 150 dollars par ruche pour la pollinisation des fleurs, ça fait 600.000 dollars par an.» Les abeilles sont donc entassées sur des camions. 2700 kilomètres au chaud. Pour passer d'un champ à un autre à travers tout le territoire. Les maladies se développent, certains parasites leur rongent le sang. Un quart d'une colonie est ainsi décimée en deux jours.
Quatre ans à vivre
Ce n'est pas la première fois que l'usage des pesticides est dénoncé mais jamais nous n'avions été aussi proches de ces abeilles. Markus Imhoof les aime. Filmés dans leur vie quotidienne, 50 000 insectes qui s'agitent mais au final une seule et même cellule, un seul et même cœur. Et pas de chef, juste une entente mutuelle.
L'abeille pourrait-elle se rebeller ? Il y a désormais les abeilles tueuses. Ce croisement entre des reines de la sous-espèce africaine et des abeilles européennes. Beaucoup plus résistantes, elles affrontent les pires conditions météo. Et certains sont morts sous leurs piqûres. Si créer un Frankenstein est l'avenir...L'homme a voulu industrialiser la nature. Il en paie désormais le prix. N'oublions pas que 80 % des fleurs, fruits ou végétaux répertoriés, qui constituent la base de l’alimentation mondiale et de la biodiversité, dépendent exclusivement de la pollinisation des abeilles. « Si l'abeille disparaît, l’humanité en a pour quatre ans » ce n'est pas moi qui le dis mais Albert Einstein...