Polluer ou dépenser, that is not the question
Le débat sur le diesel est encore une fois révélateur: comment faire bouger les lignes quand 80 % des ventes de carburant sont concernées et 60 % du parc auto? A nouveau ça s'agite. Mais va-t-on pour autant avancer ?
3 voitures sur 4 vendues sont des diesel. Le choix n'est pas difficile quand on veut faire des économies. Au final les transports émettent jusqu'à 70 % des particules fines présentes dans l'air des villes. Ce sont 44 000 morts qui seraient liés en France chaque année à ces pollutions aux particules fines. Jean-Vincent Placé, président du groupe Europe Ecologie-Les Verts au Sénat, juge l'usage du diesel en France "dramatique" d'un point de vue sanitaire et "désastreux sur le plan industriel". Santé contre porte-monnaie. Visiblement les politiques ont des relents de bonne conscience. Et le sujet revient régulièrement sur le tapis.
T'as ton chèque mobilité ?
Arnaud Montebourg suggère avec prudence une défend l'idée d'une « prime à la conversion » pour les plus vieux véhicules diesel. Pas question selon le ministre du redressement productif de pénaliser les automobilistes. La ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, plaide, elle dans un courrier à la Cour des comptes, pour que les recettes tirées d'un éventuel alignement de la fiscalité du diesel sur celle de l'essence soient utilisées à « des mesures d'accompagnement et de justice sociale."
Et là levée de boucliers. Ségolène Royal donne même des leçons d'écologie en soulignant que "si à chaque fois qu’on fait de l’écologie on met un impôt supplémentaire, alors les Français se détourneront de l’écologie. Je ne sais pas si ce n'est pas déjà fait
La Fondation Nicolas Hulot souligne qu'un rattrapage c'est 7 milliards d'euros de recettes supplémentaires. Et suggère un chèque mobilité mis en place pendant le laps de temps nécessaire à la transition. Sous la forme d’un crédit d’impôt, ce serait ainsi en moyenne 80 euros/an qui pourraient être reversés à la moitié des foyer
Et ce que cela leur donnera envie? Rien n'est moins sûr. Quand on proposera des véhicules décarbonés moins chers et que les infrastructures seront bien là, la donne pourra être envisagée différemment. Pendant ce temps on continue de rouler...