Ca chauffe !
Dès que l'on parle négociations sur le climat, beaucoup répondent: "ça ne sert à rien." Il faut dire qu'au vu des derniers échanges, il n'y a pas lieu de se réjouir. Les plus optimistes disent que ces grands raouts sont l'occasion de réunir tout le monde autour de la même table. Encore faut-il avancer? Les discussions qui s'ouvrent ce lundi à Doha ne semblent pas vraiment bien engagées.
Quand la ministre de l'Ecologie Delphine Batho déclare qu'un recul dans les négociations internationales sur la lutte contre le changement climatique serait particulièrement préoccupant, je veux bien la croire. Les chiffres parlent d'eux-mêmes: nous battons des records d'émission de gaz à effet de serre. L'urgence est là. Relever les ambitions à court terme se révèle impératif. Quid du protocole de Kyoto ? L'Europe réclame une deuxième période d'engagement alors que la première expire à la fin de l'année. C'est tout de même le seul outil juridique qui impose des objectifs de réduction des gaz à effet de serre à près d'une quarantaine de pays industrialisés. Sauf les Etats-Unis, rappelons-le, qui ne l'ont pas ratifié.
Là où le bât blesse c'est plus que jamais du côté des pays émergents comme on les appelle. Et qui pourrait bien nous submerger. La Chine est le premier pays émetteur de gaz à effet de serre. L'Inde poursuit son développement. Comment leur dire: arrêter tout quand nous avons pollué pendant des décennies sans nous poser de questions ?
Les pays dits riches font de la prolongation du protocole de Kyoto la condition sine qua non de leur participation à un futur accord global sur le climat censé entrer en vigueur en 2020. Si cela bloque, où allons-nous ? Si l'on veut encore y croire, ce signe encourageant: L'Union Européenne a jusqu'à présent fait cavalier seul. L'Australie lui emboîte finalement le pas. Le pays se dit prêt à signer une deuxième période d'engagement.
Mais à quand donc de vraies décisions ? N'oublions pas que le réchauffement climatique s'accélère et que la température pourrait monter d'au moins 4 degrés. Alors "business as usual" or not?