Moins d'émissions de CO2: c'est planant !
Les enjeux environnementaux c'est aussi la plupart du temps une question de survie de l'entreprise. Le changement climatique est acquis. Qu'en faire? Quels défis relever pour ne pas paraître à la traîne. C'est le cas de l'aviation. Boeing s'engage et ce n'est pas un hasard s'il avait organisé ce mardi une grande conférence autour de "Sustainable Aviation Charting the course"...Durable pour rester dans le coup...
Les avions ne sont pas des gros pollueurs. Si, je vous promets, 2 à 3 % de la pollution globale. Yves Galland, le patron de Boeing France l'a rappelé. En même temps ,la situation ne risque pas de s'arranger. Le trafic passagers pourrait augmenter en moyenne de 5 % dans les prochaines années. La flotte mondiale va donc doubler. Donc pollueur pas trop mais peut-être bientôt beaucoup.
Yves Galland parle d'une passion personnelle. Il y a 4 ans, il publiait "Révolution aéronautique, le défi de l'environnement" chez Pearson écrit à 4 mains avec le journaliste Gil Roy. Il évoquait une révolution culturelle autant qu'économique et parlait aussi de l'éveil de l'opinion publique. Un pollueur, ce n'est jamais bien vu. On peut donc être passionné mais aussi pragmatique. Tout le secteur se mobilise. Boeing travaille avec une centaine de partenaires en France. Il investit plus de 4 milliards d'euros par an. Thalès, Safran, Latécoère, Zodiac, Snecma, Michelin et j'en passe. Tout le monde est engagé dans le mouvement.
Toutes les solutions sont bonnes à prendre. Il y a quelques années encore quand on réduisait les nuisances sonores d'un moteur il était difficile d'améliorer sa qualité environnementale. Désormais de moins en moins, les deux divergent. Tous les sites industriels sont mis à contribution. Une usine en Californie affiche fièrement sur ses toits ses quatre hectares de panneaux photovoltaïques. C'est 100 % d'énergies renouvelables au service du site.
Les axes de la stratégie durable sont décidement multiples. Boeing travaille sur les matériaux composites qui réduisent le poids de l'avion et donc sa consommation. 50 % de matériaux composites dans le petit dernier, le Dreamliner. Au final, ce sont tous les avions qui émettent 70 % de moins de CO2 qu'il y a 40 ans. Il s'en est passé des choses depuis ma naissance ! Les technologies sont visiblement de plus en plus matures. Vous avez dû remarquer, si vous êtes féru d'aviation, les tests effectués autour des biocarburants. Les problèmes techniques à régler pouvaient sembler, il y a peu encore, difficiles à surmonter: faire en sorte que le carburant ne gèle pas aux altitudes de croisière ou encore maintenir une stabilité thermique à l'intérieur des moteurs. C'est le minimum. Boeing et les autres avancent. Reste encore à démontrer la compétititivé économique de ces biofuels. Pour les low-costs, le carburant peut représenter jusqu'à 50% de ces dépenses,c 'est dire. Boeing s'est fixé un cap ambitieux: réduire de 50 % ses émissions de CO2 à l'horizon 2050. "Le secteur est condamné à réussir pour pouvoir continuer à exister." Ce n'est pas moi qui le dit mais Yves Galland...